La
campagne de sensibilisation et de dépistage gratuit, anonyme et rapide du VIH
et des hépatites virales au profit des personnes à risque, lancée le 22
novembre en cours par le service d'infectiologie de l'hôpital d'Oran et qui
devait se poursuivre jusqu'au 6 décembre prochain, sera prolongée jusqu'à la
fin de cette année, a-t-on appris hier matin auprès de la professeure Nadjat Mouffok, médecin chef du
service des maladies infectieuses (ex-garnison). «La campagne de
sensibilisation va se poursuivre durant tout le mois de décembre au conseil
scientifique de l'hôpital d'Oran. Nous avons effectué plusieurs sorties dans
les résidences universitaires, dans le centre-ville et un peu partout à Oran.
Nous avons d'ores et déjà diagnostiqué huit cas d'hépatite C dans une cité
universitaire de jeune fille. Pour le VIH, nous recensons dans notre service en
moyenne entre 5 et 6 cas par jour, mais il faut savoir que nous prenons en
charge presque toutes les wilayas de l'Ouest. Nous avons enregistré ainsi
depuis début janvier à ce jour (29 novembre 2016) 604 nouveaux cas, dont 298
femmes, 261 hommes et 45 enfants», affirme notre interlocutrice qui a appelé la
population à venir en nombre pour le dépistage. La nouveauté de cette campagne
est que le service des maladies infectieuses dispose désormais de tests
salivaires de dépistage du VIH et de l'hépatite C. A partir d'un échantillon de
salive, les résultats de ces tests sont disponibles en quelques minutes. Ce
nouveau système de dépistage salivaire du VIH va sensiblement aider le
personnel médical pour convaincre la population de se faire dépister. Outre la
facilitation du dépistage du VIH et des hépatites virales, ces tests salivaires
sont fiables selon les résultats de plusieurs études scientifiques. Le test
salivaire pour détecter le VIH est aussi efficace que les tests sanguins
traditionnels chez les populations à risque. Si le résultat du test salivaire
de dépistage est négatif, la fiabilité a été prouvée à 99,9%. Si le résultat
est positif la fiabilité est de 91,7% soit 8,3 %. En cas de test positif, il
est nécessaire d'avoir recours aux dispositifs de dépistage dits classiques
pour vérifier les résultats obtenus, précise-t-on. La technique de diagnostique
repose sur le prélèvement à l'aide d'un coton-tige de la salive contenue dans
les joues, composée aussi d'un liquide appelé transsudat, issu des vaisseaux
sanguins qui tapissent la bouche.
Le
tout est placé dans une solution enzymatique. Après une dizaine de minutes, en
cas de détection du VIH, une ligne de couleur pourpre apparaît. Cette méthode
présente de nombreux avantages. D'un point de vue pratique tout d'abord, avec
un test que l'on peut potentiellement pratiquer dans une clinique mobile avec
une réponse fournie rapidement. D'un point de vue psychologique aussi, car de
nombreuses personnes refusent d'aller faire les examens dans les laboratoires
par crainte de piqûres ou tout simplement de peur d'être infectées par un
virus.