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Le
ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des
Etats arabes a déploré hier la gravité de l'élargissement des actions
terroristes dans le Sahel, la montée en cadence des recrutements de terroristes
et les contrecoups de la jonction entre le terrorisme et le crime organisé
transnational.
Dans son allocution d'ouverture de la 4ème réunion du GTS, Abdelkader Messahel a affirmé que «dans cette partie de notre continent, la menace terroriste persiste malgré les énormes efforts et moyens humains et matériels consentis par les pays de la région pour l'endiguer et la supprimer». Il déplore le fait que «le rayon d'action des groupes terroristes s'est malheureusement élargi et a fait d'innocentes victimes dans de nouvelles paisibles villes de l'Afrique de l'Ouest». Messahel estime que les derniers attentats «alertent par là même l'ensemble des pays de la région sur la réalité et l'effectivité de la menace terroriste et sur la capacité de ses tenants à choisir les lieux, la nature et la portée de leurs actions criminelles». Le ministre fait savoir en outre que «le phénomène des recrutements, mais aussi des retours des zones de conflits, dont l'Irak, la Syrie et également la Libye des combattants terroristes étrangers connaît au Sahel une montée en cadence». Il souligne qu' «il est important d'éviter que la faiblesse des ressources dont souffre cette région soit exploitée par les groupes terroristes pour faire d'elle une destination des combattants terroristes étrangers quittant les zones de conflits actuels». Il appelle la communauté internationale à faire en sorte que «les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visent à créer des plateformes de coopération judiciaire, de sécurité et d'échanges d'informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau(?)» Messahel pointe du doigt aussi «les contrecoups de la jonction du terrorisme et du crime organisé transnational subis par la région du Sahel, jonction dont l'ampleur est aujourd'hui reconnue et documentée par les institutions mêmes des Nations unies». Il en dénonce «le trafic de drogue et d'armes, la traite des êtres humains, les kidnappings contre rançon ainsi que la migration illégale causée par la pauvreté et l'insécurité découlant de l'expansion du terrorisme et des interventions militaires étrangères génératrices de chaos». Ces réalités et contraintes «imposées aux pays de la région sont aggravées par la persistance de l'occupation de territoires et le contrôle de populations par les groupes terroristes dans quelques zones limitées de certains pays sahéliens». Interpellations insistantes de la communauté internationale Le tout le laisse évoquer «une nouvelle dimension menaçant davantage la sécurité et la stabilité de la région et mettant à rude épreuve les capacités déjà limitées de ses pays». C'est au nom «de l'unicité et de l'indivisibilité de la sécurité» qu'il estime que «ces nombreux défis interpellent non seulement les pays concernés mais l'ensemble de la communauté internationale». Il attire également l'attention sur le fait qu'«au même titre que les autres pays du monde, le Sahel n'est pas épargné par la propagande des groupes terroristes et son impact destructeur à travers la dissémination des idées et courants extrémistes et violents dans lesquels les groupes terroristes puisent leurs ressources et installent leurs réseaux de soutien». C'est pour lui «une menace dont la prise en charge s'inscrit dans le long terme et exige une approche globale impliquant tous les acteurs et tous les secteurs de la vie politique et socioéconomique du pays, ainsi que l'apport de la coopération internationale en termes de formation, d'équipement et surtout d'assistance au renforcement des capacités». Il souligne alors que «la préservation de la sécurité du Sahel interpelle bien entendu les pays de la région mais exige tout autant la mobilisation de la solidarité active de toute la communauté internationale dans le strict respect de la souveraineté, l'indépendance, l'unité et les choix librement exprimés des pays concernés». Messahel avoue que «l'étendue et la perméabilité des frontières dans la région sahélo-sahélienne continuent à handicaper et à limiter l'effectivité de l'action louable que les Etats de la région mènent individuellement et collectivement pour réduire la mobilité des groupes terroristes». Tout en précisant que «l'Algérie ne ménage aucun effort pour renforcer la coopération régionale au sein du CEMOC et de l'UFL, convaincue que c'est par l'amélioration constante de la coordination, le dialogue et l'action que la menace terroriste sera mieux et rapidement réduite dans notre région», le ministre affirme que «la communauté internationale reste interpellée par le rôle crucial de la question du développement au Sahel dans la lutte que lui impose la menace de l'extrémisme violent et du terrorisme». |
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