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Mokhtar
Belmokhtar, le chef du groupe terroriste «les signataires
par le sang», responsable de l'attaque sanglante en 2013 de la base de Tiguentourine, aurait été tué à la mi-novembre au sud de la
Libye par des frappes aériennes de l'aviation française. Plusieurs agences de
presse et médias américains se sont fait l'écho de la mort de Belmokhtar hier dans des éditions spéciales. Une
information qui n'a pas été pour le moment confirmée par Paris, ni par les
Américains, qui avaient ?'pisté'' le terroriste dans le désert libyen et fourni
sa position aux Français, selon le Wall Street Journal. Les experts du
Pentagone estiment que cette fois-ci, la mort de Belmokhtar
serait «très plausible». Des responsables américains, cités par la presse, ont
indiqué que l'attaque aérienne menée par des avions français dans le sud de la
Libye aurait tué le chef du groupe terroriste «les signataires par le sang»,
mais, officiellement, la Maison Blanche et le Pentagone ont refusé de commenter
l'information, le porte-parole du ministère français de la Défense ayant
également refusé de s'exprimer. La mise hors d'état de nuire de Belmokhtar confirme au moins que la France mène des
opérations secrètes en Libye, dont des raids aériens. En juillet dernier, trois
agents français du renseignement étaient morts dans un accident d'hélicoptère à
Benghazi, ce qui avait irrité certaines capitales européennes sur le rôle
trouble de la France en Libye. Pour autant, Mokhtar Belmokhtar
avait été donné pour mort à plusieurs reprises durant ces trois dernières
années, et en particulier en juin dernier lorsque les autorités libyennes
avaient assuré qu'il avait été tué par des frappes aériennes américaines à Ajdabyia, près de Benghazi, contre des positions d'Al Qaida. Les autorités libyennes, rappelle-t-on, avaient
annoncé que «des avions américains ont mené une opération qui a abouti à la
mort de Mokhtar Belmokhtar et d'un groupe de Libyens
appartenant à une organisation terroriste dans l'est de la Libye.» Depuis,
rien, jusqu'à hier lundi où des médias américains, citant des sources proches
du Pentagone, parlent d'une «nouvelle mort» de Belmokhtar.
Des experts militaires estiment que cette information sur la mort de l'un des
terroristes les plus recherchés de la planète confirme que les Français et les
Américains mènent depuis quelque temps des opérations militaires secrètes en
Libye contre des positions d'Al Qaida et de Daech. Selon des responsables américains, «les États-Unis
ont fourni des renseignements aux militaires français sur l'endroit où se
trouvait Belmokhtar en prévision d'une attaque
aérienne contre ses positions.» Lisa Monaco, conseillère à la sécurité
intérieure de M. Obama, n'a pas confirmé le raid aérien français contre les
positions de Belmokhtar dans le sud de la Libye, mais
a rappelé que la France est l'un des ?'alliés les plus efficaces'' pour
combattre Daech en Syrie, en Irak et en Afrique. «Les
Français ont été des partenaires indispensables, apportant des ressources, de
l'expertise et de la détermination à la lutte antiterroriste», a-t-elle
déclaré. Signe de cette collaboration militaire étroite entre les deux pays, le
secrétaire à la Défense américain Ash Carter s'est
réuni hier lundi à Washington avec le ministre de la Défense Français,
Jean-Yves Le Drian. La mort de Belmokhtar
serait-elle le sujet principal de cette réunion ? Il semblerait très plausible
que la France et les Etats-Unis, en particulier après les attaques terroristes
de Paris, aient scellé une alliance de longue durée dans la lutte et le
démantèlement des cellules terroristes en Afrique et dans les pays du Moyen
Orient, Syrie notamment. ?'L'intelligence américaine, associée au rôle critique
et indispensable que joue la France, a été efficace sur le terrain'', a déclaré
Thomas Sanderson, directeur du programme menaces
transnationales du Centre d'études stratégiques et internationales, un groupe
de réflexion à Washington. «Aujourd'hui, la crise et la menace sont si
omniprésentes qu'elles ont accéléré le partage du renseignement entre les deux
pays», explique't-il. Mais, la confirmation de la
mort de l'ancien membre du GIA et du GSPC, alias «Belaouer»
(le borgne), qui a rejoint en 2007 Al Qaida au
Maghreb Islamique (Aqmi) et dont il deviendra un des
premiers chefs au Sahel et en Afrique, et, surtout, responsable de la sanglante
prise d'otages de la base de Tiguentourine, ne sera
pas confirmée avant plusieurs jours.
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