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En
Algérie, tous les insuffisants rénaux sont traités. Cet indicateur d'accès aux
soins est une fierté nationale et reflète une prise en charge équivalente à
celle des pays émergents économiquement comparables, à l'instar des pays de
l'Afrique du Nord. Mais, il est d'autant plus nécessaire de développer la
transplantation rénale, en Algérie, pour des raisons de coûts et pour plus de
confort au malade. Une greffe rénale coûterait beaucoup moins cher, à l'Algérie
que le traitement par hémodialyse ou autres formules de dialyse.
C'est l'idée partagée par la majorité des intervenants hier, lors de l'ouverture du 6ème Congrès maghrébin de Néphrologie, tenu à l'hôtel Aurassi. Le président de la Société algérienne de Néphrologie, Dialyse et Transplantation, le Pr Messaoud Saidani, a affirmé, que le coût annuel par patient (coût direct) est évalué autour de 980.000 DA pour l'hémodialyse, 1.320.000 DA pour la dialyse péritonéale, alors que la transplantation rénale réduit cette charge à plus de 50%, dès la deuxième année. En dépit de ces avantages, que ce soit pour les malades ou pour le budget du secteur de la santé, la transplantation rénale qui progresse, d'une année à une autre, reste, toutefois, en-deçà des besoins. 235 greffes ont été réalisées en 2015, et le nombre total de patients greffés, en Algérie, est de 1.351 soit une prévalence de 3.8%, ce qui est, en-dessous, de la moyenne. Sachant, malheureusement, que ces transplantations sont limitées au donneur vivant apparenté. Les spécialistes attestent que le prélèvement du rein, sur cadavre, s'imposera de lui-même dans les années à venir, comme un besoin de santé publique et permettra la mise à niveau des hôpitaux choisis pour une performance multidisciplinaire, impliquant une logistique importante. Mais selon les différents intervenants au congrès, de par le monde le traitement par hémodialyse et autres formules de dialyse est beaucoup plus important que la transplantation que ce soit d'un donneur vivant ou d'un donneur en mort encéphalique. Les chiffres présentés par la société algérienne de néphrologie et par la société maghrébine de néphrologie font ressortir que la prévalence de la transplantation rénale au Maroc est de 2,4%. Et le traitement par hémodialyses (HD) demeure dominant, à hauteur de 97 % et la dialyse péritonéale (DP) tourne autour de 0,7%. C'est le cas, également, de la Tunisie qui, tout de même nous dépasse en matière de transplantations, avec une prévalence de 11 %. La prévalence de l'HD reste dominante autour de 86 % et avec 3 % DP. La Mauritanie par contre, ne fait pas de transplantation, c'est 100% d'hémodialyse. Et de citer la France, comme exemple, en indiquant que malgré toutes les avancées enregistrées par les pays développés, la prévalence du traitement par hémodialyses est de 54,9 % et 4,2% de dialyse péritonéale. Les intervenants ont, à travers la présentation de la situation épidémiologique, indiqué que la maladie rénale chronique est une affection fréquente. Elle touche près de 600 millions de personnes dans le monde, dont 1,5 million d'Algériens. Les deux principales causes sont la néphroangiosclérose (30%) et la néphropathie diabétique (20%). En 2016, près de 23.900 patients en insuffisance rénale terminale (IRT) sont traités par épuration extra rénale et greffe rénale, en Algérie, dont 91% par dialyse, 3% par dialyse péritonéale et seulement 6% par greffe rénale. La prévalence de l'IRT traitée est de 556 patients par million d'habitants. L'incidence est de 104 patients par an et par million d'habitants. Les dispositifs médicaux de l'hémodialyse à 100 % algériens L'Algérie n'importe plus de dispositifs médicaux pour la réalisation des séances d'hémodialyse, et ce, depuis quelques années. C'est ce qu'a confirmé le directeur commercial de la Société algérienne des industries médico-chirurgicales IMC, Fares Bachtarzi, en marge du congrès maghrébin de néphrologie. Il a indiqué que l'entreprise algérienne IMC couvre les besoins en dispositifs médicaux, des 23.000 patients, recensés à travers le pays, pour la réalisation de leurs séances d'hémodialyse. Et d'indiquer que le taux de couverture des besoins locaux est à 100% pour l'hémodialyse, en soulignant que ces mêmes produits, utilisés en Algérie, de haute qualité et certifiés aux normes internationales, sont déjà commercialisés à travers les marchés extérieurs. L'entreprise exporte les mêmes dispositifs médicaux vers l'Afrique de l'Ouest, dans les pays arabes (au Liban, Syrie, Libye, Tunisie), ainsi qu'à Madagascar, Mauritanie et Mali. L'entreprise compte introduire ses produits sur le marché guinéen, après avoir décroché l'appel d'offres lancé par les autorités de la Guinée. |
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