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Le Maroc et
neuf pays arabes se sont retirés du 4ème sommet afro-arabe prévu mercredi et
jeudi à Malabo en Guinée équatoriale. La cause de leur retrait en a été la
présence à ce rendez-vous d'une délégation de la République arabe sahraouie
démocratique (RASD). Toutefois si après son esclandre de Malabo il peut se
prévaloir de la solidarité des Etats arabes qui ont imité son geste, il ne peut
aucunement prétendre à celle des Etats africains présents au sommet qui, à la
seule exception du versatile Soudan totalement dépendant des subsides des
pétromonarchies, sont restes de marbre devant son
retrait.
Aucun pays africain, pas même l'un de ceux qui ont pétitionné pour son retour à l'Union africaine, n'a emboîté le pas au Maroc. Au constat de l'altitude des Etats africains, le Maroc va devoir envisager que son retour au sein de l'organisation panafricaine n'a pas l'évidence que lui attribue sa propagande en mettant en exergue « l'indéfectible » soutien africain dont bénéficie le Royaume. S'il a voulu tester à Malabo ce soutien pour voir s'il irait jusqu'à s'en prendre à la présence d'une délégation sahraouie au sommet afro-arabe, le Maroc en a été pour ses frais et risque de l'être encore à celui de l'Union africaine en janvier prochain qui devra statuer sur sa demande de réintégration dans l'organisation. A l'évidence, l'offensive diplomatique menée par le roi Mohamed VI en personne visant à convaincre les Etats africains qu'un retour du Maroc au sein de l'union continentale implique le retrait de la RASD n'a pas atteint son objectif et l'incident de Malabo en est une éclairante preuve. Il a en effet permis de constater que les plus zélés défenseurs du retour du Royaume au sein de l'Union n'ont pas franchi le pas consistant à approuver en s'y solidarisant sa protestation contre la présence de la RASD au sommet afro-arabe de Malabo. Mohamed VI et la diplomatie marocaine se retrouvent dans une mauvaise passe en persistant à conditionner le retour de leur pays au sein de l'organisation panafricaine par l'exclusion de la RASD. Leur passe d'armes à Malabo leur a en effet démontré qu'en cas où la demande marocaine formulée pour ce retour obtient une réponse (à laquelle rien ne s'oppose), il va leur falloir néanmoins se résigner à siéger en présence de la représentation de la RASD dont les Etats africains ne veulent nullement l'exclusion. Ou faire le deuil de la réintégration du Maroc pour laquelle ils ont fait grand tapage diplomatico-médiatique. Quand le roi Mohamed VI a annoncé le souhait de son pays de réintégrer la famille africaine donnant ainsi à penser qu'il rompt avec l'attitude de mépris hautain qu'affichait son père à l'égard de l'organisation politique continentale, nous avions écrit qu'en mettant le préalable à ce souhait que les Etats africains retirent leur reconnaissance à la RASD, il cherche en fait à provoquer leur division dont il espère la neutralisation de l'Union africaine coupable à ses yeux de contrecarrer la prétention marocaine de faire accepter l'occupation du Sahara occidental en tant que fait accompli s'imposant à tous. Il persiste et signe sur cette voie comme le prouve l'attitude des représentants marocains au sommet de Malabo. La réaction africaine à cette attitude vaut démonstration que le continent n'est pas dupe des intentions du monarque marocain et de ses diplomates. |
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