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Lafarge Holcim: Des projets et des perspectives pour 2017

par M. Aziza

  La grève déclenchée il y a quelque temps à la cimenterie du groupe Lafarge Holcim à M'sila a eu une faible répercussion sur les objectifs du groupe pour l'année 2016. Bien que le groupe ait atteint 98% de ses objectifs, il regrette, tout de même, la perte de deux points, suite au blocage de son site de production durant une quinzaine de jours, par les grévistes.

Serge Dubois, directeur des affaires publiques Lafarge Holcim Algérie, a affirmé, lors d'une rencontre sur le transfert du savoir-faire en Algérie, tenue ce jeudi à la direction de l'entreprise, que le groupe Lafarge a dû faire face à de grosses contraintes, en raison de la grève. «J'avoue, on est sous tension, et on travaille sans arrêt pour diminuer les répercussions du blocage qui a duré 15 jours», a-t-il affirmé. Et de souligner que si la perte de deux points paraît infime aux yeux de certains, pour le groupe elle est tout de même significative, sachant, dit-il, que «chaque tonne qui n'est pas produite en Algérie sera importée».

Tout en essayant de récupérer le temps perdu, le groupe Lafarge Holcim songe déjà à l'année 2017, tout en affichant l'ambition d'apporter de la valeur sur l'ensemble de la chaîne du ciment.

Il prévoit l'inauguration officielle de la nouvelle cimenterie à Biskra (Cilas), fruit d'une joint-venture entre le groupe Lafarge Holcim et le groupe industriel Souakri Frères, au mois de janvier ou février 2017. Cette cimenterie, d'une capacité de production de 2,7 millions de tonnes par an, permettra selon les responsables de Lafarge Holcim à l'Algérie de réduire de 50% ses importations annuelles de ciment, et emploiera à terme 640 personnes. Il est question également d'inaugurer la cimenterie de Meftah spécialisée dans la fabrication des mortiers et du ciment colle de qualité supérieure.

Ayant déjà 800 distributeurs à travers le pays, le groupe Lafarge Holcim compte renforcer cette année encore son réseau d'enseignes spécialisées dans le commerce de matériaux de construction nommé Batistore. Lafarge Holcim, qui compte déjà une dizaine de supermarchés de matériaux de construction, prévoit l'implantation de sept autres Batistore, à travers les pays, au cours du premier semestre de l'année 2017, avec l'ambition d'atteindre 100 implantations à l'horizon 2020.

Le nouveau PD-G du groupe en Algérie, Jean-Jacques Gauthier, a affirmé devant la presse, que la filiale algérienne demeurera l'une des plus importantes du groupe.

Il a également affiché l'ambition de son groupe de vouloir poursuivre ses investissements en Algérie avec des projets ultramodernes.

Lafarge consacre 3,5% de la masse salariale à la formation

Lafarge-Holcim a beaucoup investi dans la formation que ce soit à travers les centres de formation ou à travers l'université. Au-delà des conventions signées entre le cimentier français Lafarge avec l'USTHB, avec l'EPAU et l'USTO d'Oran, le groupe prévoit le lancement, dès septembre 2017, d'un master professionnel (master génie des procédés industriels) à l'université de M'sila. Un master déjà introduit dans le cadre d'une convention signée entre l'Université des sciences et de la technologie d'Oran Mohamed Boudiaf (USTO-MB) et le groupe Lafarge, selon Hichem Khedim, cadre du groupe académique à Lafarge Holcim. Le conférencier a expliqué que Lafarge accompagne en outre les étudiants dans des projets de recherche et dans l'organisation de séminaires dans le domaine de la construction, l'architecture et le génie civil. A noter que le groupe Lafarge n'a pas manqué de fournir 100 tonnes de matières premières pour des laboratoires d'universités, au profit de la recherche.

Lafarge Algérie a également développé son réseau d'applicateurs

(Appli+) au profit des jeunes artisans bénéficiaires du dispositif de l'ANGEM, en les formant à l'application des produits décoratifs et à la pose et la finition des bétons spéciaux. Hichem Khedim a affirmé dans ce sens que deux petites entreprises ont été créées dans ce cadre.

A vrai dire, le groupe offre une panoplie de formations, suivies d'un accompagnement jusqu'à parfois l'embauche, au sein même de l'entreprise et dans les centres de formation. Ludmilla Mansouri, responsable RH à Lafarge Algérie, a cité la formule Kafaat, un parcours de formation, de certification et de qualification au profit des jeunes Algériens. Elle a cité également la formule Mithali, une formation dédiée aux chefs de chantier sur la santé et sécurité. Ainsi que la formule Soft Skills et management, une formation conçue pour des projets stratégiques au profit de l'entreprise. C'est justement, précisent les responsables de Lafarge, ce genre de formation qui a permis la diminution significative du nombre d'expatriés au sein de Lafarge Holcim. Le nombre est passé de 75 en 2013 à 35 expatriés seulement en 2016. Sachant en outre, que pas moins de 246 emplois ont été créés par Lafarge Algérie au cours de l'année 2016.

Réhabilitation du métier de la maçonnerie

Les responsables du groupe Lafarge ont exprimé leurs engagements quant au développement local, à travers la formation, la qualification et l'aide à l'insertion professionnelle. Le directeur de la communication de Lafarge Algérie, Serge Dubois, a évoqué la caravane de formation, qui a déjà sillonné 17 wilayas du pays, prodiguant des formations à plus de 1.800 stagiaires, apprentis et techniciens du secteur. Des formations spécialisées dans le béton décoratif, béton technique et des solutions de construction. Et d'affirmer que 50 entreprises ont adhéré au concept.

Le groupe Lafarge Algérie a également proposé le concept «Hirfati», un programme d'apprentissage diplômant dans le domaine de la maçonnerie. L'enjeu est de permettre à des jeunes désirant faire de la maçonnerie, d'apprendre certains aspects de ce métier dans un environnement moderne et valorisant.

Serge Dubois a affirmé que 80% des maçons en Algérie ne sortent pas des réseaux académiques ou du secteur de la formation. Des maçons qui ont appris leur métier sur le tas, et qui parfois ne maîtrisent pas certaines solutions, notamment l'utilisation des matériaux de construction. L'idée est de leur inculquer les bonnes pratiques, sur la sécurité dans les chantiers, ainsi que le bon usage de ciment, mortier, béton et plâtre. Le directeur de la communication a affirmé que «les walis nous ont souvent demandé d'accompagner davantage les apprentis dans le domaine de la maçonnerie, notamment pour la mise en œuvre correcte des solutions de construction, et pour le bon usage des matériaux de construction. Notamment du fait que l'Algérie est un pays à haut risque sismique». Le conférencier regrette enfin le fait que les projets de construction soient réalisés par des étrangers (des Chinois et des Turcs).