|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les députés
issus des partis dits de l'opposition ont-ils assez de poids pour contrecarrer
le projet de la loi de finances (LFC) 2017 ou simplement la retarder ? La
question ne mérite même pas d'être posée puisque tous les Algériens connaissent
déjà la réponse et imaginent un scénario pareil à 2016 ou 2015. On se rappelle
des gesticulations inutiles des députés qui avaient crié à la trahison, à la
vente sur plan du pays, à leurs points de presse et rassemblements avant de
retomber comme un soufflet de mauvaise qualité.
Ceux qui avaient compté alors sur l'intervention personnelle de Bouteflika pour ne pas signer cette loi sont restés sur une énième désillusion. Les tentatives internes de putsch partisanes ont définitivement scellé la suite de la protesta parlementaire. La levée de boucliers qui a suivi la publication des grandes lignes de la LFC 2017 renvoie chaque parti dans sa tranchée. Les formations politiques de l'opposition tiennent leur rôle naturel et ceux de l'Alliance présidentielle en font de même. Un jeu de rôle ou de dupe qui consacre un peu plus un statu quo de fait puisque les voix de la majorité parlementaire, entre RND et FLN, sont acquises à 99% aux propositions gouvernementales. Les députés savent qu'ils n'ont d'autres recours que de critiquer un recours aux «solutions de facilité» dans la gestion de la crise financière et économique, à travers l'augmentation des taxes supplémentaires qui amputent le pouvoir d'achat du citoyen, l'arrêt de plus de 5.000 projets et le gel du recrutement et des augmentations de salaires. Les parlementaires de l'opposition estiment, par contre, qu'il y a d'autres mesures à adopter et qu'«il n'est pas trop tard pour revenir en arrière». D'autres ont préconisé l'économie numérique dans l'espoir hypothétique d'asseoir la transparence et éradiquer la bureaucratie et le marché parallèle, dénonçant les politiques «erronées» et la mauvaise gestion. De leur côté, les partis partisans ont soutenu la LFC soulignant le maintien du soutien de l'Etat aux catégories vulnérables et mettant en exergue la gratuité de l'enseignement et des soins, insistant sur la nécessité de récupérer les capitaux de l'informel. Si chacun se cache derrière un masque, laissant le citoyen se dépêtrer dans son quotidien, ce qui est inconcevable c'est que des députés défendent les intérêts de certains milieux d'affaires au détriment de leurs électeurs. Lakhdar Benkhellaf, député du FJD, a ainsi révélé le rôle des parlementaires de la majorité dans l'augmentation des taxes. Ils ont défendu les taxes sur les cigarettes et zappé celles des produits de première nécessité, avait-il déclaré en substance. |
|