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L'Association des diabétiques dénonce des campagnes mensongères: Mise en garde contre un faux médicament «miracle»

par M. Aziza

La médiatisation en grande pompe d'un médicament « miracle » contre le diabète, plutôt un complément alimentaire, continue de susciter un faux espoir chez les patients. Pourtant, la personne à l'origine du « traitement » en question avait reconnu, elle-même, par la suite, qu'il ne s'agissait en fait que d'un complément alimentaire. Et que ce complément ne pourra, en aucun cas, se substituer au traitement contre le diabète. D'ailleurs, des médecins, des pharmaciens et des entités scientifiques avaient dénoncé, à travers un communiqué rendu public, la propagande visant à promouvoir un faux médicament, censé être curatif pour le diabète. Mais en dépit de toutes les campagnes de dénonciation, menées par différents acteurs, contre ce genre de propagande et en dépit de la déclaration personnelle de l'inventeur du complément alimentaire, des malades diabétiques continuent à croire au miracle du médicament médiatisé. C'est ce qu'a déclaré avec regret, le président de l'Association des diabétiques, Fayçal Ouhad, hier, au Forum d'El Moudjahid. Et d'affirmer que son association continue de recevoir, tous les jours, des appels de personnes diabétiques qui demandent de leur procurer le médicament ?Rahmat Rabbi'. «Ils nous disent souvent qu'ils veulent en finir définitivement avec le diabète», atteste le président de l'Association.

Le Dr Hamitouche Abdelhafid a appelé le monde associatif, les médias et le personnel médical, à éviter de parler aux malades des compléments alimentaires et des produits lights, et de se concentrer sur les médicaments contre le diabète qui sont disponibles et remboursés par la Sécurité sociale. Et d'ajouter: «il faut parler, aussi, de l'hygiène de vie et l'hygiène alimentaire, pour préserver leur santé, au lieu de donner de faux espoirs aux malades.»

Les conférenciers ont affirmé, en langage de chiffres, que l'Algérie compte 3 à 4 millions de diabétiques dont 85 % souffrent de diabète de type 2. Et d'affirmer que nous enregistrons 15.000 nouveaux cas de cette maladie, chaque année, en Algérie, dont 30 % sont insulino-dépendants. Les membres de l'Association ont exigé, par ailleurs, l'ouverture de structures spécialisées dans la prise en charge du «pied diabétique». Fayçal Ouhadda a affirmé que son association reçoit, quotidiennement, des malades qui se plaignent des médecins qui refusent, pour une raison ou une autre, de les prendre en charge, au sein des hôpitaux. Et de préciser que les médecins refusent de prendre en charge les malades au service de la chirurgie, car le malade doit occuper un lit, durant un mois complet, d'autres refusent pour un problème d'infection. Les membres de l'Association appellent à l'ouverture de services spécialisés pour la prise en charge du ?pied diabétique', à travers le pays. Et de préciser que 5 à 10% des diabétiques, en Algérie, souffrent de lésions du pied dont 7% subissent une amputation. Les conférenciers ont, également, fait état d'un manque flagrant de diabétologues à l'intérieur du pays, sans parler du Sud et de certaines régions enclavées où on ne trouve ni diabétologue, ni endocrinologue, ni même un cardiologue.