Les partis
étaient de sortie ce weekend, un peu partout dans le pays. Alors que Sellal annonçait une année 2017 difficile devant un
parterre de walis studieux, les cadors politiques développaient leurs discours
critiques ou complaisants, chacun selon sa chapelle. Mais le plus édifiant,
c'est que rien de nouveau n'a été dit. En effet, les interventions ont ce
quelque chose de déjà vu qui contribue au sentiment d'immobilité qui déteint
sur tout le pays.
Ouyahia, fidèle à ses engagements, a dédouané le
gouvernement sur le dos des maires, leur faisant endosser l'échec du programme
quinquennal 2009-2014 allant jusqu'à les accuser de trahir l'Etat. Concernant
les 100 locaux du président de la République, le chef de file du RND, en leur
reprochant leur mauvaise gestion du dossier, se substitue à la justice qui
devrait être saisie par qui de droit pour statuer sur ces exemples de «manque
de transparence» et éviter ainsi toute surenchère. Ouyahia
ne fait que perpétuer cette proportion des responsables, quel que soit leur
rang, à proférer des accusations sans apporter une once de preuves. En se
limitant à des déclarations populistes, ils entravent de fait l'action de la
justice sans chercher à aller au bout de leurs convictions étalées sur la place
publique. L'opposition, quant à elle, a fait feu de toutes parts sans pour
autant proposer des options alternatives concrètement réalisables. Son
argumentaire tient comme toujours dans un mouchoir de constats, certes
pertinents, mais qui au final ne font pas évoluer la situation. La loi de
finances 2017 est au centre de leurs tirs groupés cependant et en absence d'une
majorité parlementaire, leurs appels à la contrecarrer se perdent dans la salle
des pas perdus. Le RCD exprime ses craintes devant une loi truffée de «mesures
et approximations budgétaires» alors que le PT, à propos de la loi, affiche ses
inquiétudes «profondes» devant l'avenir incertain des Algériens, soumis plus
que jamais à une forte pression sur leur pouvoir d'achat. Hanoune,
revenant à ses premières amours, s'est, derechef, attaquée à ces affaires «plus
de 5.000 classés parmi les plus riches en Algérie» qui bénéficient des
largesses du gouvernement «à travers l'amnistie fiscale». La surprise du chef
est venue de Lakhdar Benkhellaf, député du FJD, qui a
révélé le rôle des parlementaires de la majorité dans l'augmentation des taxes.
Ils ont défendu les taxes sur les cigarettes et zappé celle des produits de
première nécessité, dira-t-il en substance. L'approche des législatives aiguise
les appétits et les semaines à venir apporteront leur lot de vérités de façade
pour une consommation interne, loin de la préoccupation des citoyens.