Les entreprises du bâtiment, des travaux publics et
de l'hydraulique adhérant à la confédération générale du patronat (CGP) de
Tlemcen, peinent à percevoir leur argent pour les projets de réalisation des
travaux dans les secteurs de l'habitat, des travaux publics et de
l'hydraulique. Selon le président de cette confédération patronale, Belhadj Mâamar, qui a pris attache avec notre journal, les crédits
impayés par le Trésor public ont atteint depuis le mois de mai dernier un
montant de l'ordre de 280 milliards de centimes. «Nous vivons une situation
très difficile car le Trésor public n'a plus d'argent pour payer les
entreprises engagées dans la réalisation des projets du secteur du BTPH ! Cela
fait plus de 7 mois que nous courrons derrière le Trésor public pour encaisser
notre argent pour les travaux réalisés, en vain. Vraiment nous sommes au bord
de la faillite faute de paiements ! Comment peut-on supporter nos charges
administratives et fiscales, verser les salaires à nos employés, ou assurer
l'approvisionnement en matériaux de nos chantiers ? Nous sommes asphyxiés par
le non-paiement de nos dus. Et il est quasiment impossible de continuer comme
ça ! Certaines de nos entreprises ont déjà libéré près de 50% de leurs
effectifs. Ce que l'on ne comprend pas c'est que ces projets publics ayant fait
l'objet de contrats, suite à des appels d'offres, sont tous dotés de
financements et autorisations de programme, alors où sont ces crédits réservés
à la réalisation de ces différents programmes d'habitat ?!», se lamente M.
Belhadj Mâamar, qui exprime le mal-être bien réel de
quelque 20 entrepreneurs du BTPH qui se retrouvent aujourd'hui plongés dans des
situations désespérées. «Nos entreprises ont accompagné les différents
programmes d'habitat, des travaux publics et de l'hydraulique de la wilaya.
Elles ont, en outre, grandement contribué à atténuer la crise du logement et le
chômage. Mais, aujourd'hui, nos chantiers tournent au ralenti, d'autres sont
carrément à l'arrêt ! Pratiquement tout le secteur du BTPH est en pleine
déprime ! Nous avons lancé un appel à tous les responsables et on attend. Nous
espérons qu'ils trouveront les solutions nécessaires dans les plus brefs
délais, pour éviter la faillite de nos entreprises et épargner à ce secteur
vital de notre économie les cures budgétaires. Aujourd'hui, nos entreprises
sont menacées de disparition et par conséquent des dizaines de travailleurs
peuvent être eux aussi au chômage», affirme un autre chef d'entreprise du
bâtiment en charge de réaliser un programme de logements à Boudjelida,
soulignant que si cette situation de retards de paiement continue, les
entreprises de la confédération générale du patronat vont recourir à la justice
pour recouvrir leurs droits.
Avec la chute des prix du pétrole et des recettes,
les choses ont beaucoup changé pour les entreprises du BTPH qui vivent une
situation difficile marquée par une crise sans précédent, à cause des
politiques budgétaires qui sont de plus en plus restrictives et les mesures
d'austérité mises en place par les pouvoirs publics, afin de mieux gérer la
crise économique qui touche de plein fouet l'Algérie. Le Trésor public est à
court de liquidités et l'impact immédiat est sévère pour les entreprises.