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La rencontre

par El Yazid Dib

C'est à peu près dans le comment reconstruire la capacité de résorber les problèmes que va plonger la rencontre gouvernement/walis de ce jour. La croyance confiante en soi, la patrie et ses exigences, le cœur du métier, l'amour de la mission concitoyenne, la semence du bonheur et le compter sur soi vont être les points forts de ce conclave.         

Ainsi, l'acteur étatique ou populaire devra changer sa mentalité économique. Tant au niveau du débours à effectuer que du souci à promouvoir la ressource qui en est nécessaire. C'est de cette vision pragmatique qu'émerge la nécessité d'améliorer la gestion des affaires publiques à travers la dimension des nouvelles missions que l'Etat tend à insuffler dans le corps de ses grands commis. Porteuse de fortes ambitions, la rencontre gouvernement/walis va sans doute décoincer certains rouages grippés des locomotives de l'intelligence économique du pays. Sociétaires essentiels dans le développement de leur terroir, les walis, de concert avec les augustes et vénérables mandatés locaux, seront assignés, lit-on, à prendre en charge comme axes fondamentaux les redressements que recommandent les écarts relevés dans la pratique de l'action des services publics. Il en est aussi de la valorisation optimale des caractéristiques intrinsèques territoriales. La terre, la pierre, le soleil, les roses ou les figues de Barbarie doivent ressortir de la valeur ajoutée. La panoplie des mesures à même d'apporter les correctifs est indispensable pour la qualité de la prestation à fournir afin de rendre l'acte administratif générateur de plus-value et créateur de richesse. Ce n'est pas à un arrêté que pouvoir en est donné pour extirper de leur socle les mentalités endurcies et verglacées d'une époque de faste et de profusion.

Le pays ne doit pas se faire condamner dans les affres continuelles d'une crise qui ronge par petits morceaux les bonnes hardiesses de toute entreprise. L'entreprenariat national reste justement ce risque à vouloir oser conquérir à son service une administration dévoreuse d'initiatives. Le foncier, s'il constitue la matrice ou même l'âme charnelle du projet, ne se confine pas dans l'exclusivité d'un cadastre ou d'une agence étranglée par l'archéologie de lois et règlements préhistoriques. Le monde bouge et apprivoise le temps. Il fait de l'instant un intérêt à ne pas manquer de gagner. Le temps à perdre dans les couloirs, les certificats et autres stupidités inconvenantes, suffirait à réduire l'âge de tous les projets.

Il demeure donc attendu de ces synodes la naissance d'une discipline économique apte à régenter la dynamique des collectivités locales dans le nouveau modèle de croissance nationale. Dans une Algérie économiquement verte, automatisée et touristique, le défi s'élève dans ce comment grossir les champs de blé, rallumer les hauts fourneaux, régénérer les oasis et redorer les dunes. Une Algérie apte aussi à dompter les rabat-joie et éclaircir les brumeux cieux que tentent de peindre certains pinceaux en mal d'inspiration politique.

Cette rencontre gouvernement/walis aura le devoir générationnel pour jeter un regard le plus lointain possible. Dans une métamorphose universelle sans cesse évolutive, Trump vient d'être élu. Le monde va changer de cruauté économique et il exportera ces changements jusqu'au plus petit douar des nôtres. Les bourses frémissent déjà. Il ne sera plus nécessaire dans l'avenir qui se trace déjà d'avoir du gaz ou des jarres d'or, plus qu'il en sera question de connaissance et de son économie. D'où cette sentence lancée quelque part par Bedoui parlant de l'accélération de la transition numérique : « Elle est un signe particulier des temps à venir, un facteur de développement des nations et des institutions qui ne veulent pas stagner ».