Le
soutien de l'Etat aux produits alimentaires de base continuera de fonctionner
en 2017, mais, au-delà, un nouveau système de subventions pourrait entrer en
vigueur. C'est ce qu'a annoncé jeudi devant les parlementaires le ministre des
Finances Hadji Baba Ammi. ?'L'Etat n'a pas renoncé à la politique de
subventions dans le projet de loi de Finances 2017", a-t-il dit, en
faisant référence au montant jugé élevé des transferts sociaux. Pour 2017, les
transferts sociaux, entre produits alimentaires, soutien à la santé et au
logement social, représenteront 23,5% du budget, soit 1.630,8 milliards de
dinars sur 5.635,5 milliards DA. Pour autant, et face à la baisse des recettes
pétrolières de plus de moitié en 2016, le système des subventions des produits
alimentaires de base devra laisser la place à un autre mécanisme. ?'Le
gouvernement compte, à l'avenir, consacrer ces subventions aux nécessiteux à
travers un nouveau système qui est en cours de préparation'', explique le ministre,
qui a cependant rappelé que ?'la politique de subventions serait maintenue pour
tous jusqu'au parachèvement de ce système''. Sur les hausses fiscales prévues
dans le projet de loi de finances 2017, M. Baba Ammi a indiqué qu'il n'y aurait
pas de pression fiscale, et que l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) n'aurait pas l'effet ?'boule de neige'' sur le consommateur algérien.
?'La taxe sur la valeur ajoutée en Algérie, qui augmente de 2% dans le projet
de finances 2017, reste faible par rapport aux pays du Maghreb où elle varie
entre 25% et 30%'', a-t-il ajouté. Par ailleurs, évoquant la seconde hausse des
prix des carburants prévue dans le PLF 2017, le ministre des Finances a
expliqué que le prix du carburant en Algérie est inférieur au prix réel, en
dépit des augmentations enregistrées en 2016 et celles prévues pour 2017.
L'Etat consacrait près de 1,630 milliard de dinars par an pour les subventions
aux hydrocarbures, ?'ce qui constitue un effort considérable'', estime-t-il. En
fait, la préservation des acquis sociaux, qui pèse 30% du PIB, devrait se
traduire en 2017 par ?'une stabilité des prix de produits de base et un
maintien des dépenses de l'éducation, de la santé ainsi que celles des
dispositifs de l'emploi de jeunes'', avait indiqué la semaine dernière le
ministre. En outre, la hausse de la TVA dans le PLF 2017 ?'ne concerne en aucun
cas les produits de base qui sont, d'ailleurs, exonérés de cette taxe''. En
fait, et en dépit du stress financier et budgétaire, ?'la politique sociale du
gouvernement sera maintenue tant qu'il (le gouvernement) n'a pas mis en place
un système de subventions efficace», affirme M. Baba Ammi, qui a indiqué qu'un
dispositif de ciblage de subventions est actuellement à l'étude. Quant à la
fiscalité ordinaire, le ministre a affirmé que le recouvrement fiscal serait
amélioré de façon progressive, en plus de la préparation d'une série de
mécanismes à cet effet, dont la modernisation de l'administration des impôts,
soulignant qu'un programme rigoureux de contrôle des fraudeurs et des individus
coupables d'évasion fiscale sera mis en place. Un meilleur recouvrement de la
fiscalité ordinaire est prévu dans le PLF 2017. Le ministère des Finances
compte en fait sur une reprise des recettes budgétaires pour suppléer progressivement
à la fin des réserves puisées jusque-là dans le FRR. Le ministre des Finances
prévoit une hausse progressive attendue des recettes de la fiscalité ordinaire,
qui sera ?'beaucoup plus induite par la croissance de l'activité économique que
par une augmentation des taxes''. Par ailleurs, le ministre des Finances,
interrogé sur l'indemnisation du droit de concession sur les terres agricoles
relevant du domaine public, a indiqué que cette ?'indemnisation était
uniquement accordée dans le cadre d'une expropriation pour utilité publique,
mais ceux désirant renoncer, de leur propre chef, à la concession ne
bénéficieraient pas donc du droit d'indemnisation''. Cette indemnisation
s'élève à 60% de la valeur commerciale des terres agricoles, tandis que les 40%
restants reviennent à l'Etat, a-t-il dit. En outre, l'indemnisation du droit de
concession sur les terres agricoles relevant du domaine public de l'Etat dans
le cadre de l'expropriation pour l'utilité publique englobe les biens en
surface (investissements réalisés sur la terre agricole) et les droits en
nature relatifs à la concession pour une durée de 40 ans, explique encore le
ministre.