
Si les patients sur lesquels la pathologie du cancer
est déjà diagnostiquée bénéficient de soins chimiothérapiques au niveau de
l'unité d'oncologie mise en service en mai dernier à l'Etablissement public
hospitalier Mekkour-Hamou d'Aïn
Defla, ce n'est pas le cas pour ceux ou celles qui
découvrent pour la première fois qu'ils sont atteints de cette maladie tant
redoutée et redoutable. Car avant tout, des examens et des analyses spécifiques
sont nécessaires pour identifier la tumeur et par conséquent pour permettre aux
médecins de suivre un protocole bien défini à l'avance. Or, au niveau de cette
unité d'oncologie récemment créée, l'équipement et le matériel de radiologie
adéquats ne sont pas disponibles et de ce fait, les patients doivent se rendre
à Blida et surtout à Alger (CPMC par exemple) pour se fixer sur l'étendue de la
maladie et de son traitement éventuel. Mais cette première démarche n'est pas de
tout repos, notamment pour les personnes au revenu limité qui doivent débourser
beaucoup d'argent pour effectuer les différentes radios et les analyses de
sang. A ce sujet, il faut savoir qu'un seul scanner chez un privé revient au
bas mot à plus de 6.000 dinars.
Quant aux analyses de sang indispensables pour
évaluer la consistance de la maladie, les prix diffèrent d'un laboratoire à un
autre mais demeurent toujours au-dessus des moyens financiers des malades.
Toutefois, les malades qui sont pris en charge par cette nouvelle unité
d'oncologie de l'EPH Mekkour-Hamou se trouvent
soulagés tant sur le volet transport que sur celui des soins, particulièrement
les séances de chimiothérapie mais demeurent toujours tributaires d'Alger ou de
Blida pour celles de la radiothérapie. A noter que l'unité d'oncologie d'Aïn Defla, relevant du service de
la médecine interne, est dotée d'une capacité de 10 lits et compte deux
oncologues, deux hématologues, deux médecins généralistes, sept paramédicaux et
un biologiste. Cette dernière assure 12 séances de chimiothérapie quotidiennes
et concerne environ 230 malades inscrits au registre du cancer au niveau de la
wilaya. Par ailleurs, le Dr Salima Aït Kaci Ali,
l'une des deux oncologues de cette unité, a assuré de la disponibilité de tous
les médicaments entrant dans la prise en charge des malades atteints de cancer,
signalant que les déplacements «fréquents» nuisent à l'état de santé des
malades. H. M., un sexagénaire atteint de cancer de la prostate depuis quelques
mois, a accueilli chaleureusement l'entrée en service de cette unité
d'oncologie tout en saluant le personnel médical pour son «dévouement» au
service du patient et dira à ce sujet : « Le cancer nécessite un suivi pendant
et après le traitement et une bonne prise en charge ne peut être que saluée à
un moment où la propagation de cette maladie est fulgurante, n'épargnant aucune
frange de la population ».