Le
réseau à l'origine du flux migratoire clandestin de Nigériens en Algérie a été
démantelé, a affirmé jeudi à Alger le ministre de l'Intérieur, de la Sécurité
publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses du
Niger, Mohamed Bazoum, qui a précisé que la tête pensante
se trouvait à Tamanrasset. Les autorités de Niamey soupçonnaient l'existence de
réseaux criminels nigériens qui exploiteraient ces personnes alors qu'un réseau
spécialisé dans la traite d'enfants avait été démantelé à Tamanrasset et ses
membres, des étrangers, ont été arrêtés par les services de sécurité algériens.
Le ministre nigérien, au sortir de son entrevue avec son homologue algérien, a
indiqué avoir discuté avec la partie algérienne de la mise en œuvre des mesures
liées à la lutte contre la migration clandestine, plus particulièrement celle
des ressortissants nigériens en Algérie pour «se livrer à un certain nombre
d'activités que nous refusons». Noureddine Bedoui
avait évoqué la question des migrants clandestins en septembre dernier,
répondant à une question en séance publique du Conseil de la nation sur les
événements violents qui ont secoué Bechar lors d'altercations entre
Subsahariens et la population locale. Il avait indiqué que plus de 17.000
immigrés clandestins nigériens ont été jusqu'à présent rapatriés. Des départs
«volontaires», précisera le ministre, concernent 17.016 ressortissants
nigériens, 580 Tchadiens et 550 Maliens rapatriés jusqu'à présent dans le cadre
d'une opération lancée depuis deux ans. En août dernier, Saïda Benhabyles, la présidente du Croissant-Rouge algérien
(CRA), avait réaffirmé que ces rapatriements se font sur demande des autorités
de Niamey. Mohamed Bazoum a rappelé que son pays
avait sollicité l'Algérie pour une coopération bilatérale dans la lutte contre
ce fléau, soulignant que de «bons résultats» ont été obtenus dans ce cadre.
Officiellement, Alger s'interdit tout rapatriement de réfugiés étrangers
installés sur son territoire «tant que la stabilité n'est pas rétablie dans
leur pays», avait affirmé Mme Benhabylès mais la
cohabitation entre Subsahariens et populations locales a commencé à
sérieusement poser problème ces deux, voire trois dernières années. En mars
dernier, la cité Innara de Bechar a connu des
échauffourées entre Algériens et ressortissants étrangers squattant des locaux
publics. Plus de 100 Subsahariens ont été arrêtés par la suite.
En
juillet dernier, à Tamanrasset, des échauffourées entre des jeunes du quartier
réputé chaud de Gataâ El-Oued et des migrants ont
fait une cinquantaine de blessés. La confrontation aurait éclaté suite à un
différend entre les deux parties autour de la finale de l'euro 2016 de football
qui a ensuite dégénéré en rixes avec échange de jets de pierres qui se sont
poursuivies jusqu'au lendemain avant de s'étendre à des quartiers voisins, tels
que Tahaggart et Choumoue.
En mars, de violents affrontements avaient éclaté à Ouargla entre de jeunes
algériens et des migrants subsahariens suite à l'assassinat d'un Ouargli attribué à un ressortissant nigérien.