Le
nombre des non-voyants est estimé à près de 5.000 à Oran. Cette catégorie,
peine à trouver des postes d'emploi, malgré les textes de loi et les formations
offertes dans les spécialités qui leur convient. Dans le cadre du partenariat
entre le ministère de la Solidarité nationale et celui de la Formation
professionnelle, depuis 2013, les malvoyants peuvent bénéficier de formation en
standard téléphonique et est proposée aux non-voyants. Les stagiaires, en plus
des cours théoriques bénéficient, également, de stages pratiques. Cette année,
une quarantaine de malvoyants ont bénéficié de cette formation à Oran. Une
trentaine a été insérée grâce aux efforts de l'Union des mal-voyants
de la wilaya et de l'Agence nationale de l'emploi. Toutefois, au même titre que
les autres personnes, aux besoins spécifique, les malvoyants se sentent,
toujours lésés, en matière d'emploi. L'inspecteur régional du Travail de l'Oranie a insisté sur une meilleure coordination, entre tous
les acteurs du secteur, pour faire bénéficier les handicapés de plus
d'opportunités d'emplois permanents ou provisoires. La coordination doit être
meilleure entre l'inspection du Travail, l'Agence nationale de l'Emploi et la
direction de l'Action sociale, pour faire bénéficier les handicapés
d'opportunités d'emploi, à titre permanent ou temporaire. La loi 09-02 du 8 mai
2002, portant protection des personnes handicapées et leur promotion, en
Algérie, stipule dans son article 27, qu'un taux de 1%, au moins des postes
dans des entreprises économiques soit réservé aux personnes handicapées.
L'année 2009 a été fatale pour les 70 ouvriers aveugles de l'Enabrosse, un atelier de fabrication de balais et de
brosses, datant de 1957. Seuls quelques-uns ont bénéficié d'une retraite. Les
autres se sont retrouvés au chômage, après 12, 15, 17 ans, voire plus de loyaux
services. L'atelier, seule entreprise accueillant des non-voyants, à Oran,
avait du mal à écouler sa production, avec l'ouverture du marché et la
concurrence déloyale qui s'en est suivie. Au lieu d'adapter l'activité ou
trouver des solutions commerciales, ses gestionnaires se sont trouvés
contraints de mettre la clé sous le paillasson et compromettre l'avenir de
familles entières soumises à la rude épreuve du chômage. Chaque matin, une
trentaine de non-voyants, des ex-travailleurs de l'Enabrosse,
se regroupent, près du siège de l'entreprise, dissoute officiellement en 2012.
Rappelons que M. Bendib inspecteur régional du
Travail a précisé que sur les effectifs de milliers d'entreprises publiques et
privées nationales et mixtes visitées et disposant des conditions permettant
d'employer des personnes aux besoins spécifiques, dans l'Oranie,
qui comprend 6 wilayas, 52 entreprises n'ont pas réservé ce taux, soit 34
entreprises publiques et 17 privées nationales et 1 mixte. Il a été recensé,
cette année, 19 entreprises où ce taux est appliqué dont 13 dans le secteur
public et 6 dans le privé.