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Grève de la Fonction publique: L'intersyndicale parle d'une « plus grande mobilisation »

par M. M.

Au premier jour de leur deuxième grève nationale les syndicats autonomes de la Fonction publique affichent, pour la plupart, des taux plus importants. Selon un communiqué publié, hier, par l'intersyndicale, qui regroupe treize syndicats des secteurs de l'Education nationale, de la Santé, et de l'Administration publique, les taux de participation atteignent jusqu'à 85,5% comme c'est le cas du syndicat des vétérinaires. Dans les autres secteurs, le taux de mobilisation est de : 75% pour les travailleurs des Collectivités locales, de 35% pour les fonctionnaires de l'Enseignement supérieur, 75,3% pour l'Education nationale, 74% pour les syndicats de la Santé publique, et 52% pour le secteur de la Formation professionnelle.

«La mobilisation n'a pas baissé parce qu'il n'y a aucun brin de réponse positive de la part des pouvoirs publiques», estime un syndicaliste rencontré au siège de l'UNPEF, où a été installé la cellule de coordination composée de l'ensemble des syndicats partenaires, dans ce deuxième mouvement.

La grève de l'intersyndicale autonome risque même de se radicaliser. Le communiqué, en question, évoque des «déclarations provocatrices qui risquent de faire empirer la situation». Sont visées les déclarations du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi qui a accusé, hier lors d'une conférence de presse, organisée en marge de la rencontre nationale des directeurs de wilayas, des politiques et des syndicats de «vouloir tromper l'opinion publique» au sujet du projet de Code du travail qui, selon lui, «n'est pas à l'ordre du jour». A propos de la revendication des syndicats autonomes de participer à l'élaboration du Code du travail, le ministre estime que «cela ne figure pas dans les textes».

«Ce genre de déclarations nous éloigne de la solution, et ça ne peut que renforcer la crise», affirme Dr. Lyes Merabet. Le président du SNPSP note que l'UGTA a été entendue par la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN pour donner son avis sur le projet de Code du travail, contrairement aux syndicats autonomes dont le rendez-vous a été annulé par ladite commission. A la suite de ce «rendez-vous raté», les syndicats protestataires ont été reçus, à l'APN, par des partis de l'opposition. «Une rencontre a eu lieu, la semaine passée, avec les partis de l'Alliance Verte (islamistes, ndlr) et hier (dimanche 23 octobre, ndlr) nous avons été reçus par des députés du Parti des Travailleurs», affirme notre interlocuteur.

Concernant la première journée du second cycle de la grève, les syndicats autonomes font état «d'entraves» et dénoncent «certaines décisions» prises par des «responsables du secteur de l'Education». Un document signé par le directeur de l'Education de la wilaya d'El Oued menace de «licenciement systématique» tout «enseignant contractuel, stagiaire ou remplaçant» qui «participe à la grève» de l'intersyndicale autonome. Les syndicats protestataires rappellent que les «contractuels et les stagiaires ont les mêmes droits que les titulaires» à savoir «de prendre part aux grèves», explique Dr. Merabet. On apprend, à ce sujet, qu'un sit-in des personnels de l'Education, affiliés à l'UNPEF est prévu devant la direction de l'Education de la wilaya d'El Oued, pour dénoncer cette décision.

Par ailleurs, l'intersyndicale prévoit de se réunir, le 29 octobre, pour «évaluer le mouvement de protestation» et décidera «de la suite à donner à la grève».