Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a exhorté samedi les journalistes à aller de
l'avant et à faire preuve de plus de professionnalisme et d'éthique, sur la
voie du renforcement du paysage audiovisuel et la multiplication des organes de
la presse écrite en Algérie. Prenant part à une cérémonie organisée au siège de
la radio locale à l'occasion de la Journée nationale de la presse (le 22
octobre), le ministre a indiqué, devant un parterre composé des autorités de la
wilaya et de la famille de la presse écrite, parlée et télévisée, que « lorsque
les Etats-Unis ont connu les évènements du 11 septembre 2001, tous les médias
américains, à leur tête CNN, ont soutenu et pris part avec leur nation contre
les attentats. Ils ont défendu, corps et âme, l'unité nationale de leur pays,
car ils se sentaient avant tout des citoyens américains et non de simples
journalistes. L'intérêt du pays doit être placé au-dessus de toute
considération. L'ouverture de la presse algérienne sur les différentes
tendances médiatiques doit constituer un acquis national à préserver, pour
mieux contribuer à défendre les intérêts de l'Algérie et relever les défis
auxquels notre pays est confronté aujourd'hui ! », a
affirmé M. Mihoubi. Rappelant les acquis réalisés en
faveur de la presse en Algérie, M. Mihoubi a ajouté
que « la promotion de la liberté de la presse est aujourd'hui une réalité dans
notre pays, notamment avec la dépénalisation du délit de presse, à travers la
suppression des peines d'emprisonnement contenues dans le code pénal. Mais
cette aubaine ne doit en aucun cas constituer une occasion pour porter atteinte
aux personnes ou aux institutions de l'Etat. Un journaliste professionnel
s'éloigne toujours des phénomènes négatifs dont la diffamation et la calomnie.
Si le seuil de la liberté est le professionnalisme, celui du professionnalisme
est la déontologie. Le journaliste est un trait d'union entre l'administration
et le citoyen pour le développement socio-économique du pays. Il contribue par
ses bons écrits au règlement des problèmes du citoyen et à l'amélioration de
son cadre de vie. Si une information peut nuire à l'Algérie ou porter préjudice
à la sécurité ou la stabilité du pays, il y a lieu de ne pas la donner car elle
pourra engendrer des conséquences contraires à l'intérêt suprême du pays ! Le
journaliste doit prendre davantage conscience de l'importance de sa mission
d'information, et ce compte tenu des enjeux et défis actuels du pays surtout
dans la conjoncture actuelle, marquée par les tensions ». Le ministre a saisi
cette occasion pour rappeler le rôle décisif de la presse, notamment de la
radio combattante durant la guerre de libération. «En 1956, nos moudjahidine
ont réussi à contrecarrer la propagande des forces coloniales françaises grâce
un émetteur sans fil placé sur le dos d'un âne qui circulait tout le temps le
long de la frontière du côté de Nador au Maroc. Ce précieux instrument
d'information et de sensibilisation, fabriqué par un groupe de techniciens,
rendait d'énormes services à nos combattants pour répondre aux propagandes des
forces coloniales aux côtés d'autres organes de presse nationalistes, à l'image
d'El-Moudjahid, qui ont joué un rôle important dans le
déclenchement de la guerre de libération. Cette radio et ces journaux ont
rempli pleinement leur mission en défendant la cause du peuple algérien, car
ils consacraient leurs informations aux combats, aux actions diplomatiques et à
l'activité politique du FLN», a-t-il expliqué.
A noter que lors de cette journée de la presse,
Azzedine Mihoubi et Saci Ahmed Abdelhafid,
ont honoré deux anciens journalistes des années 60 (en retraite), en
l'occurrence MM. Berrezal Abdelmadjid et Rahmoun Noreddine. M. Berrezal a débuté sa carrière le 17 janvier 1963 à l'âge de
17 ans en qualité de correspondant d'Alger Républicain et de La République. Il
a travaillé à l'agence Algérie Presse Service d'Oran et Tlemcen. Il prend sa
retraite le 1er décembre 2000. Deux mois après, on lui confie le bureau d'El
Moudjahid à Tlemcen puis celui de Liberté le 1er avril 2009 qu'il dirige encore
à ce jour. Pour sa part, M. Rahmoune, a travaillé
comme journaliste à la RTA (ENTV). Il a eu l'honneur de diriger la 1ère antenne
de la RTA à Tlemcen au début des années 90.