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Le projet
de loi de finances 2017 est porteur de lourdes menaces pour la stabilité
sociale, sinon la gestion prudente du front social. Déjà mis à mal par la
perspective d'une suppression de la retraite anticipée sinon «proportionnelle»
pour les enseignants, le front social devra dans quelques mois, tout au plus
dès janvier prochain, envisager de lourds sacrifices et des arbitrages
financiers douloureux lorsque les nouvelles hausses contenues dans le PLF 2017
seront effectives.
La hausse de la TVA sur les principaux produits de consommation, les transports, les carburants, pour ne citer que ces taxes, va certainement impacter le niveau de vie des Algériens et alimenter des colères corporatistes longtemps contenues. Les grèves cycliques entamées cette semaine par les syndicats indépendants, qui réclament le maintien de la retraite anticipée, pourront être renforcées par des bataillons de travailleurs du secteur public, en particulier le pôle industriel de Rouiba, avec la détérioration du niveau de vie des Algériens promise dans la perspective d'une contraction des recettes pétrolières et une hausse des taxes et impositions annoncées dans le PLF 2017 pour éviter un trop lourd déficit budgétaire, et le maintien de fragiles équilibres financiers. Car si le gouvernement ferraille dur pour trouver les ressources financières les plus hétéroclites, comme racler les assiettes fiscales, pour boucler son budget 2017 sans trop de «casse sociale», dont cette autre hausse des prix des carburants alors que la baisse du cours du pétrole a induit des chutes des prix à la pompe ailleurs dans le monde, cela ne peut raisonnablement être du goût des syndicats indépendants qui animent dorénavant la vie syndicale dans le pays, l'UGTA, trop proche du gouvernement et du pouvoir tout court, a perdu sinon largement hypothéqué sa crédibilité auprès des travailleurs qui attendent une réaction officielle face aux hausses annoncées dans le PLF 2017. Déjà, en 2016, l'UGTA avait appuyé les hausses des prix des carburants et de l'énergie électrique quand les syndicats indépendants avaient provoqué une levée de boucliers contre la détérioration des conditions de vie des Algériens. Si la suppression de la retraite anticipée sera l'argument pour justifier une prochaine sortie dans la rue de milliers de travailleurs, qui «n'iront pas travailler ailleurs une fois la retraite en poche» comme cela avait été malencontreusement affirmé par le ministre du Travail, la détérioration, sinon la hausse du coût de la vie contenue dans le projet de loi de finances 2017, va de nouveau constituer une aspérité de choix pour que toutes les rancœurs et les colères sociales puissent de nouveau éclater et mener vers des solutions extrêmes. Les ingrédients pour le retour à une instabilité sociale et de graves menaces sociales et économiques sont là, concrets, vivants, avec un projet de loi de finances 2017 non seulement impopulaire, mais qui va accélérer l'appauvrissement des Algériens, ralentir la croissance et, surtout, donner le coup de grâce à une économie atone, avec une baisse drastique des investissements publics (habitat, BTP, routes, grande hydraulique, agriculture), soit la fermeture de la grande porte pour la création d'emplois, la redistribution de revenus et la relance de la consommation, les sésames pour une paix sociale durable. |
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