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Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed El Ghazi, s'est montré catégorique et totalement résolu à ne pas revenir sur la décision du gouvernement, sur l'annulation de la retraite anticipée et celle proportionnelle. Il a indiqué sur un ton alarmiste, que la retraite anticipée constitue, aujourd'hui, un danger pour la Caisse nationale de la sécurité sociale et la Caisse de la retraite, « si on maintient la retraite anticipée, ça sera la faillite de la CNAS et de la CNR, d'ici cinq à six ans » a-t-il averti. Intervenant hier, devant les directeurs de wilayas de la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS), réunis pour évaluer au Centre familial de Ben Aknoun, le bilan et actions menées dans le cadre de la LFC 2015, Mohamed El Ghazi a accusé certains enseignants et certains travailleurs de « mauvaise foi ». Des enseignants, dit-il, qui réclament une retraite anticipée pour s'engager dans d'autres emplois, chez le privé. Et d'ajouter « ce n'est pas juste, l'Etat leur paye leur pension de retraite pour qu'ils partent travailler ailleurs, privant ainsi les jeunes de travailler, notamment dans le secteur privé ». Il affirme, tout en marquant son étonnement, que pas moins de 30.000 demandes de retraite anticipée ont été déposées, aux agences de la Caisse nationale des retraites (CNR), au cours de ces dernières semaines, par des enseignants. Pour stopper, un tant soit peu, cette hémorragie et la demande en masse des départs à la retraite anticipée, et pratiquement dans tous les secteurs, El Ghazi tente de rassurer les travailleurs en les sollicitant de ne pas se presser, « tous vos acquis sont et seront préservés » a-t-il indiqué. Tentant d'interpeller « la conscience » des travailleurs sur le danger qui guette notre Caisse nationale de retraite, le ministre appelle les travailleurs et les syndicats à revenir à la raison, « il faut penser à nos retraités qui peuvent se retrouver sans revenus, si la CNR épuise toutes ses ressources dans l'octroi des retraites anticipées ». Le ministre du Travail insiste sur l'urgence de la mise en œuvre de la surpression de la retraite anticipée, et ce, pour préserver la santé financière de Caisse nationale des retraités. Et de rappeler que le recours à la retraite anticipée ou le départ à la retraire sans condition d'âge, a été institué, en 1997, dans le sillage du plan d'ajustement structurel imposé par le FMI à l'Algérie, afin de «dégraisser» les secteurs publics. Et ce, rappelle-t-il, pour atténuer les effets induits par les fermetures d'entreprises et les compressions d'effectifs. « Un nombre important de personnes ont perdu leur travail et des centaines d'entreprises ont carrément fermé », rappelle-t-il. Grève : le ministre affiche ses propres chiffres Mohamed El Ghazi a affirmé que le mouvement de grève de deux jours les 17 et 18 octobre, organisé par les syndicats autonomes, contre la suppression de la retraite anticipée, a été partiellement suivi. Il avance ses propres chiffres, qui selon lui, ne dépassent pas en totalité les 9,24 %. Il est ainsi, selon El Ghazi, un taux de suivi de 16,63 % dans le secteur de l'Education, 3,79 % dans le secteur de la Santé, 5 % de suivi pour le Paramédical, 0,18% pour le secteur de la Formation professionnelle et un taux de 0,16% de suivi dans les Collectivités locales. Le ministre a indiqué que dans le secteur des Finances, il n'y a pas eu de grève. La CNAS et l'Impact positif de la LFC 2015 Le directeur général de la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS), Tidjani Hassan Haddam, a affirmé devant ses cadres et le ministre, que la promulgation de la loi de Finances complémentaire 2015, a été bénéfique en matière d'affiliation et de déclaration des employés auprès de la caisse. Il a affirmé que plus de 30.000 nouvelles affiliations d'employeurs ont été enregistrées, et près de 200.000 salariés ont été déclarés, à la CNAS, depuis la promulgation de la LFC 2015. En matière de recettes, il a été enregistré une évolution de près de 10% au 1er semestre 2016 par rapport au 1er semestre 2015. Le DG de la CNAS a affirmé, également, que 153.042 employeurs se sont acquittés de la totalité des cotisations principales et ont bénéficié de l'annulation des majorations et pénalités de retard. Et de préciser, en outre, que près de 19.000 employeurs ont souscrit à un échéancier de paiement et plus des employeurs se sont présentés, volontairement, et ont déclaré près de 32.000 salariés. Et de souligner que les services de la CNAS ont enregistré près de 18.000 affiliés volontaires. Le ministre du Travail a demandé aux directeurs d'agences de la CNAS de redoubler d'efforts pour sensibiliser les employeurs et les employés, sur la nécessité de l'affiliation et les déclarations des employés. Et d'affirmer, dans le sillage, que les inspecteurs du ministère sillonneront les entreprises à travers le pays, dès le 1er janvier, pour un large contrôle afin de dissuader « les mauvais employeurs ». |
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