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La
décision de mettre en quarantaine le vaccin Pentavalent, suite au décès de deux
nourrissons dans une clinique privée à Rouiba, a été
prise pour contrecarrer la réticence face à la vaccination, qui a commencé à se
manifester que ce soit chez les parents ou chez le personnel médical.
C'est ce qu'a indiqué hier, le professeur Ismail Mesbah, directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, lors d'une conférence de presse sur la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière 2016-2017. Le conférencier a estimé que « la réticence peut nuire à la vaccination » d'où la nécessité de communiquer et de dire la vérité « scientifique » aux citoyens. Il affirme que la décision de retrait du vaccin Pentavalent et les recommandations pour le changement du fournisseur ont été prises par le comité national des experts de la vaccination, par précaution. Soulignant qu'aucune preuve scientifique n'incrimine pour le moment le vaccin Pentavalent, en attendant les résultats de l'enquête judiciaire. Et d'affirmer que 200 000 doses du vaccin Pentavalent ont été distribuées sans qu'il n'y ait aucun problème, mis à part les deux décès de nourrissons enregistrés le mois de juillet dernier, dans une clinique privée à Rouiba. Le comité technique mondial de la sécurité vaccinale de l'OMS avait déjà tranché à la faveur de ce vaccin, malgré le décès de 3 à 4 bébés dans certains pays, après avoir été vaccinés par le pentavalent. Ismail Mesbah affirme que l'OMS avait déclaré que tous les vaccins pré-qualifiés par son institution demeurent des vaccins sûrs et garantis. Mais, précise-t-il, malgré le fait que tous les vaccins pré-qualifiés par l'OMS soient de qualité et garantie, par mesure de précaution, le comité d'expert a décidé de mettre en quarantaine le vaccin en question. Et d'affirmer que tous les vaccins, même s'ils sont pré-qualifiés par l'OMS, passent par le contrôle au niveau du laboratoire du contrôle de l'Institut Pasteur. Et de rassurer en affirmant que toutes les précautions inhérentes à la qualité ont été prises avant par l'exigence de la pré-qualification, à l'arrivée par le contrôle, et pendant la vaccination par le suivi mis en place. Le substituant du pentavalent disponible d'ici deux mois Il a précisé que notre pays va remplacer ce vaccin par un autre Pentavalent, provenant d'un autre fournisseur dont le nom et le pays seront connus, une fois les procédures ficelées. Il a également souligné que la vaccination des enfants avec le nouveau Pentavalent se fera avec un retard de deux mois, le temps de la réception du nouveau lot. Le directeur de la prévention affirme que ce rattrapage qui se fera après deux mois, n'affecte en rien ni les objectifs, ni la protection de nos enfants puisqu'ils bénéficieront des autres vaccins. Il dira également que le retard de deux mois est en fait, un délai universellement admis en matière de rattrapage. Le directeur de la prévention et de la promotion de la santé a appelé dans ce sens, les médias à expliquer que toutes les mesures que ce soit celle du retrait ou celle de la poursuite du nouveau calendrier vaccinal sont des mesures de protection. Il rassure : « ce sont des mesures qui visent à permettre que cette vaccination se fasse dans des conditions de sécurité maximale ». Et que «ces mesures visent à rassurer les mamans et le personnel de la santé». En ce qui concerne le bébé de deux mois qui a trouvé la mort dans la maternité Hamdane-Bakhta de Saïda, après avoir reçu un vaccin, le directeur de la prévention affirme que l'enquête est en cours. Pourquoi cela dure ? Ismail Mesbah explique que les recherches ne se limitent pas à l'autopsie, il y a d'autres recherches qui se font parallèlement. Il précise encore que ce n'est pas uniquement l'autopsie qui détermine l'enquête judiciaire, c'est l'ensemble des mesures, les examens immunitaires et les examens toxicologiques, et il y a aussi les erreurs programmatiques. Et de préciser qu'elle ne se limite pas au constat mais à savoir si les faits sont accidentels ou autres. Pour Fawzi Derrar, virologue à l'Institut Pasteur d'Algérie, l'acte vaccinal est un acte médical qui suppose qu'il y a celui qui vaccine, celui qui est vacciné, l'outil et l'environnement de la vaccination. Et d'expliquer, si les enquêteurs traitent l'ensemble de ces paramètres, l'enquête va durer dans le temps. Et de souligner que partout dans le monde, une enquête de vaccination peut durer jusqu'à deux ans, pour rendre des résultats. Il affirme que c'est pour cela que le vaccin est rarement incriminé partout dans le monde, pour n'importe quelle pathologie « on ne peut pas libérer un vaccin, si on n'a pas une garantie dans la sécurité durant tout le processus de fabrication ». Plus de 2 millions de doses de vaccin contre la grippe saisonnière. La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2016-2017 débutera dès aujourd'hui, et elle s'étalera sur toute la période automne-hiver. C'est ce qu'a précisé le directeur de la prévention et de la promotion de la santé en indiquant que plus de 2 millions de doses de vaccin sont aujourd'hui disponibles dans les établissements de santé publique et les officines. Ils sont administrés gratuitement au niveau des centres de santé et cédés à 600 DA, remboursables par la sécurité sociale, au niveau des officines. Les responsables du ministère de la Santé et ceux des services de la prévention recommandent aux personnes âgées, femmes enceintes, enfants et adultes ayant des maladies chroniques, ainsi qu'aux pèlerins de se faire vacciner, pour éviter les complications qui sont parfois graves. Ismail Mesbah a rappelé qu'en 2015, pas moins de 534 cas de grippe compliquée et sévère ont fait l'objet d'étude et de recherche de la part de l'institut Pasteur ; 30 décès ont été enregistrés. |
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