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Le
cauchemar de la triche généralisée qui a imposé une éprouvante seconde session
en 2016 à un peu plus de 500.000 candidats ne se répétera pas à l'examen du
baccalauréat 2017, a assuré la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit jeudi devant
les membres du Conseil de la Nation, promettant des mesures draconiennes contre
la «triche».
Elle a déclaré qu'«il a été décidé la sécurisation du site électronique de l'ONEC et des sujets du baccalauréat, outre la garantie de sujets de réserve aux centres d'examen pour parer à tout imprévu et leur équipement en brouilleurs». En réaction à une question d'un sénateur, elle a confirmé que des dispositions particulières ont été d'ores et déjà décidées pour éviter la mésaventure de la fraude généralisée lors de la dernière session du baccalauréat en Algérie. La ministre de l'Education a ainsi souligné la prise de mesures techniques pour s'adapter aux développements des technologies de l'information et de la communication, estimant que «la lutte contre la fraude doit se faire en coordination avec les départements ministériels concernés dont le ministère de l'Intérieur». Elle a également rappelé que son département maintiendrait, indépendamment de celles à prendre ultérieurement, les mesures de prévention habituelles dont les campagnes de sensibilisation auprès des candidats et leurs parents sur l'utilisation des TIC à des fins de fraude aux examens. Le bac 2016 a été marqué par une fraude généralisée dans la plupart des matières, les candidats ayant eu via les réseaux sociaux les sujets de certaines matières, ce qui a provoqué une situation inédite, qui a poussé le Premier ministre à tenir un Conseil de gouvernement en urgence sur ce dossier, et la tenue d'une seconde session, outre des poursuites judiciaires contre les «responsables» de ces fuites, dont des travailleurs de l'Office national des examens et concours (ONEC) et les fraudeurs. Et pourtant, la ministre de l'Education nationale avait affirmé, concernant la prévention de la fraude au bac 2016, que «tout est verrouillé. Il n'y a aucune chance pour la fuite des examens du bac. Tout est verrouillé ; les 150 personnes qui ont confectionné les questions sont aux locaux de l'ONEC, elles ne sortiront que le dernier jour du bac. Elles sont dans un bunker, coupées du monde extérieur, de leur famille. Cet isolement devrait mériter de partager avec nous cette obligation non seulement de ne pas frauder, mais d'aller vers une plus grande moralisation de cet examen». Sauf que cela ne s'est pas déroulé comme prévu. Bref, une expérience amère pour la ministre qui avait dès le début de l'année affirmé qu'il y aura «zéro» fraude lors du bac 2016. La suite, on la connaît. Des arrestations, un bac qui est «refait» et un tollé général au sein de la société civile et des partis politiques. Le bac 2017 sera-t-il plus clean? Mme Benghabrit le promet, d'autant qu'il sera remanié dans sa périodicité. Pour la prochaine session du baccalauréat, ce sera le retour à l'ancien système des trois jours d'examens contre les cinq jours appliqués jusqu'à présent. A partir de cette année, il sera procédé à la réduction du nombre des jours d'examen, a-t-elle indiqué, c'est une décision approuvée à l'unanimité par le corps enseignant et les syndicats. C'est l'une des nombreuses propositions pour la réforme du système d'examen du baccalauréat. Sur les propositions «qui seront appliquées de façon progressive jusqu'en 2021», la ministre a cité la prise en compte de toutes les matières, le maintien des coefficients des matières et le calcul de la moyenne au baccalauréat en tenant compte du contrôle continu». Le secrétaire général du ministère, M. Abdelhak Belabed, a révélé en juin dernier quelques détails de ces changements dans le sillage de la réforme du baccalauréat. Il avait expliqué qu'«il y a une réflexion pour que le bac soit réformé en profondeur avec une autre nature de sujets, qui n'appellera pas à chercher à frauder, les élèves auront besoin de leur intelligence». En fait, explique-t-il, «ce volet sera traité sur le plan pédagogique et didactique pour avoir un bac plus évaluatif des connaissances des élèves. Le dossier est en maturation, il y aura beaucoup de changements dans cet examen. On le saura le temps venu». Mme Benghabrit a souligné par ailleurs que son département avait tenu, tout au long de l'année, une série de réunions avec ses partenaires sociaux pour examiner ce dossier, dont la réduction du nombre de jours de l'examen du bac. «Nous avons relevé durant ces dernières années quelques répercussions négatives du système des examens qui n'est plus adapté aux développements en cours, notamment le baccalauréat, institué il y a un demi-siècle», explique Mme Benghabrit pour qui il est dorénavant nécessaire de mettre en place un dispositif d'évaluation national, en particulier pour le baccalauréat. Un vaste chantier pour redonner à cet examen sa crédibilité et son rôle dans la production du savoir et des élites de demain. |
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