Le
spectre des intoxications alimentaires rebondit ces derniers jours. Ce risque
provient de la vente de produits périssables dans des conditions qui laissent à
désirer. Une petite virée au marché de la Bastille (la rue de Aurès ), au centre-ville, nous permet de constater que des
produits laitiers, (yaourt, fromage) thon, mayonnaise et autres conserves sont
vendus, dans des conditions non conformes aux normes d'hygiène et de
conditionnement requises. Exposés à longueur de journée sous un soleil de plomb
ces produits trouvent acheteurs. Certains produits sont même arrivés à la date
de péremption et sont cédés à des prix très attractifs, pour attirer le
consommateur. Ce dernier reste à la merci de ces infractions dont le résultat
conduit à la multiplication des intoxications alimentaires pouvant mettre en
péril sa santé. Selon une source du service de la Prévention de la direction de
la Santé et de la Population de la wilaya d'Oran, au moins 80% des
consommateurs ne lisent pas les notices sur les produits alimentaires,
notamment la date de péremption, ignorant l'importance de ce geste. Appelant
les citoyens à faire preuve de plus de vigilance et de respecter les conditions
d'hygiène, notamment en lavant les fruits et légumes et en se lavant
régulièrement les mains, les médecins recommandent de ne pas acheter des
produits périssables ou frais exposés au soleil ou mal conservés. «Exposer au
soleil à longueur de journée, notamment, les produits périssables comme la
limonade, les laitages et les viandes constitue un important vecteur de virus et
de bactéries qui peuvent être à l'origine d'intoxications alimentaires»,
soulignent-ils. Citant quelques exemples, la même source met en garde contre la
consommation des conserves et des yaourts lorsque l'emballage est «gonflé». Les
conserves périmées peuvent provoquer le botulisme qui peut entraîner le décès.
La rupture de la chaîne de froid est aussi à l'origine des intoxications qui se
déclarent, également ,lorsque les aliments sont
préparés dans des récipients sales ou par des individus ayant des furoncles ou
des panaris à la main. Près de 330 cas d'intoxication alimentaire ont été
enregistrés du 1er juin à la fin août par l'établissement hospitalier «1er
Novembre 1954». Les intoxications alimentaires constituent un sérieux problème
de santé publique avec des impacts considérables sur le plan économique,
surtout durant la saison estivale où de grands taux de mortalité sont
enregistrés. Il est, également, rapporté que la rupture de la chaîne de froid
et le non-respect des règles d'hygiène dans la préparation des repas sont,
directement, responsables de cette intoxication favorisée, par ailleurs, par
une chaleur propice à la prolifération bactérienne. Le bilan communiqué par la
cellule de communication de l'EHU indique que durant «le mois de juin qui a coïncidé,
cette année, avec le mois de Ramadan, 110 personnes, victimes d'intoxication
alimentaire, ont été prises en charge, alors que 74 cas ont été enregistrés, en
juillet et 146 cas, en août». L'intoxication alimentaire est liée à la
consommation d'aliments infectés par des bactéries nocives pour l'organisme
lorsqu'elles sont présentes en trop grande quantité. Les bactéries qui
transmettent les infections alimentaires les plus courantes sont la salmonelle,
le campylobacter et la listeria. Chacune se développe
et s'attrape d'une façon spécifique. Les risques d'intoxications alimentaires
existent, tout au long de l'année. Mais durant la période estivale, elles
deviennent plus importantes, et sont dues, généralement, à la chaleur qui
favorise le développement des microbes, à la consommation d'aliments non
contrôlés par les estivants et aux repas collectifs que les personnes prennent
lors de fêtes (mariages, etc.).