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Le
président de la République a procédé hier à un vaste mouvement dans le corps
des walis et des walis délégués, qui a touché 18 wilayas et sept
circonscriptions administratives. Il a été mis fin aux fonctions de neuf walis
dont l'ex-ministre du Tourisme, Nouria Yamina Zerhouni. Celle qui a été la première femme wali de
l'histoire de l'Algérie indépendante, en 1999, avait été repêchée lors du
dernier mouvement des walis et appelée à prendre les destinées de la wilaya de Boumerdès. Elle avait débuté sa carrière de wali à Tipasa
avant de rejoindre Mostaganem (2004-2010) et Aïn Témouchent (2010-2014). Un autre ancien ministre du
gouvernement Sellal a lui
aussi fait les frais de ces changements puisque Abdelkader Kadi, ex-éphémère
ministre de l'Agriculture et du Développement rural n'y restant que deux mois,
et des Travaux publics entre mai 2014 et avril 2015, a été remercié. Il était à
la tête de la wilaya de Tipaza. Rappelons qu'il avait présidé aux destinées de Aïn Defla
et Relizane entre 2004 et 2014. Pour nombre
d'observateurs, ce mouvement était attendu d'autant que lors de ses rencontres
régionales d'évaluation, en juillet dernier, le ministre de l'Intérieur et des
Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a appelé
les walis à se bouger. Il n'est pas allé par quatre chemins pour leur rappeler
l'urgence de la situation et les attentes du gouvernement en termes de gestion
locale, de rationalisation des dépenses et de développement économique.
L'Algérie n'a plus d'argent à gaspiller, c'est en substance le message ferme du
ministre, lorsqu'il évoquait la fin de l'Etat providence qui payait de sa poche
les déficits de gestion. En affirmant que c'est aux collectivités locales de se
débrouiller pour trouver leurs propres sources de financement, Bedoui dresse un constat d'échec de ces mêmes responsables
conditionnés par la persistance «de l'esprit de la rente» et des transferts
financiers de l'Etat. Il ne pouvait que regretter la tendance dépensière des
collectivités locales à l'encontre de toute rationalisation malgré les
instructions et orientations du gouvernement. Au cours de cette même rencontre,
le ministre de l'Intérieur a également déploré la passivité des walis, loin du
terrain de la gestion locale des finances et dans la priorisation des dépenses
communales. En abordant cette question, Bedioui met
le doigt sur un sujet tabou, celui du rôle du wali. Une omnipotence dénoncée
par les élus locaux mais des objectifs en deçà des attentes du pouvoir central
dont il est le représentant. Ce rappel à l'ordre concerne aussi les
administrations publiques coupables d'une bureaucratisation indécrottable et
d'un niveau de corruption inégalé. Le ministre, plus offensif que jamais,
rappellera l'intransigeance de l'Etat devant le laxisme de certains
responsables incompétents, prévenant même de les congédier. La piqûre de rappel
de Bedioui renseignait sur le peu de résultats
engrangés par l'action gouvernementale et son coup de gueule répond à des
impératifs d'urgence dictés par la crise et l'apathie des responsables. Ces
changements s'inscrivent donc dans une logique de suivi et de sanctions contre
des walis qui ont eu plusieurs opportunités de carrière pour se relancer et
faire mieux. Parmi les wilayas touchées, certaines ont défrayé la chronique
nationale par des émeutes populaires comme ce fut le cas à Constantine ou à
Ouargla avec l'affaire des chômeurs à bouche cousue et les violences entre
migrants subsahariens et les locaux. Le wali de Ghardaïa, Azzedine Mechri, n'aura tenu que 14 mois à la tête d'une région
déchirée par les violences. Tizi Ouzou
a également connu un changement à la tête de son exécutif de wilaya puisque
Brahim Merad fera un peu mieux que son homologue de
Ghardaïa. Il avait été installé par Bedoui en juillet
2015. La gestion d'une wilaya difficile dans un contexte de regain de
l'activité du MAK aura été fatale pour l'ex-wali de Médéa.
Parmi les walis qui ont gardé leur poste, on peut citer Zoukh, à la tête d'Alger ou encore Zaalane à Oran. Les nouveaux walis : 1. Benhassine Faouzi, wali de Chlef. 2. Meguellati Ahmed, wali de Laghouat. 3. Berimi Djamel-Eddine, wali d'Oum El Bouaghi. 4. Kerroum Ahmed, wali de Biskra. 5. Cherifi Mouloud, wali de Bouira. 6. Bouderbali Mohamed, wali de Tizi Ouzou. 7. Agoudjil Saad, wali de Djelfa. 8. Maskri Nacer, wali de Sétif. 9. Chater Abdelhakim, wali de Skikda. 10. Kamel Abbas, wali de Constantine. 11. Meguedad Hadj, wali de M'sila. 12. Djellaoui Abdelkader, wali de Ouargla. 13. Madani Fouatih Abderrahmane, wali de Boumerdès. 14. Benmessaoud Abdelkader, wali de Tissemsilt. 15. Ghellai Moussa, wali de Tipaza. 16. Khanfar Mohamed Djamel, wali de Mila. 17. Benyoucef Aziz, wali de Aïn Defla. 18. El Gazi Abdelhamid, wali de Naâma. Les walis délégués : 1. Bounif Faiza, wali déléguée de Draria. 2. Baiche Hamid, wali délégué de Chéraga. 3. Doumi Djillali, wali délégué de Dar El-Beida. 4. Bouchareb Abdelaziz, wali délégué d'El Harrach. 5. Kerdah Mohamed, wali délégué de Sidi M'hamed. 6. Ouchene Brahim, wali délégué de Zéralda. 7. Bengamou Mohamed Saïd, wali délégué de Djanet. |
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