|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les 21 commerçants du marché Bettou touchés par des décisions de résiliation de bail de
location les liant à la commune, font de la résistance, en promettant qu'ils ne
resteront pas les mains croisés et qu'ils réagiront face à cette décision
qu'ils qualifient d' «inique». Ils disent aussi qu'ils ont été réconfortés par
la position du syndicat des commerçants qui leur a promis son soutien.
Toutefois, dans une déclaration qu'il nous a faite hier, le coordinateur du
bureau local de l'UGCAA, M. Bouhenguel Laid, a nuancé
sa position en affirmant que son organisation ne conteste pas les décisions
prises par les autorités locales. «Notre organisation n'accepte pas que les
locataires procèdent à des sous-location au profit de tierces personnes, mais
il faut savoir que beaucoup de ces stands ont été loués à des femmes de chahid, des moudjahidine qui sont maintenant assez âgés et
qui ne peuvent s'occuper personnellement de leur commerce. C'est pourquoi ils
ont mis des gestionnaires à leur place. Nous à l'UGCAA, termina M. Bouhenguel, nous pensons qu'il faut étudier cette question
sensible au cas par cas».
Mais en ce qui concerne l'augmentation des loyers à hauteur de 600%, notre interlocuteur a affirmé clairement que son organisation conteste vivement le bien fondé de cette décision. «Nous demandons aux élus qui l'ont prise de descendre sur le terrain pour voir que le taux de l'augmentation est, dans la plupart des cas, inopérant. Economiquement et socialement parlant». Et de signaler les protestations provoqués par les décisions de l'APC chez les commerçants de tous les marchés de la ville. Par exemple, a-t-il signalé, des tailleurs établis dans les fondouks de Rahbet-Lejmal n'ont pas admis que leur loyer soit augmenté d'un coup de 2 000 dinars à 1,5 millions de centimes par mois. «Une somme tout à fait au dessus de leurs moyens», juge notre interlocuteur. M. Bouhenguel pense que procéder de la sorte c'est mettre les gens au pied du mur. «Ils menacent de sortir dans la rue pour protester contre de telles décisions ». Lors de notre tournée dans cette place marchande, nous avons interrogé quelques-uns d'entre les commerçants visés par la décision de la mairie et ils nous ont répondu que des élus de l'APC sont venus les voir et leur ont demandé de faire des recours auprès des services de la commune, sans leur fixer de délai pour cette formalité. Ceci dit, les décideurs s'attachent à appliquer à la lettre les instructions pressantes du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales relatives à la revalorisation des loyers du patrimoine des collectivités locales. Le délai d'une semaine accordé verbalement par le wali à l'APC de Constantine pour récupérer les 21 locaux et stands se trouvant au marché Bettou dont les contrats ont été résiliés avec les propriétaires, a expiré hier lundi. Mais la situation n'a nullement changé comme nous l'avons constaté de visu. Les commerçants en question continuent à exercer leurs activités le plus normalement du monde. Pour rappel, c'est au cours de la réunion du conseil de wilaya du mardi 27 septembre que M. Hocine Ouadah, exprimant son vif mécontentement en apprenant que les décisions de résiliation remises par huissier aux commerçants concernés n'ont pas été suivies d'effet par l'évacuation des locaux en question et leur récupération pour les mettre aux enchères publiques, avait ordonné aux représentants de l'APC d'exécuter «immédiatement» cette procédure. Et il avait donné un délai d'une semaine pour récupérer les locaux. De ce fait, les commerçants appréhendent avec anxiété la suite des évènements. |
|