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![]() ![]() ![]() ![]() Quatre
mois après l'injonction ferme des ministres de l'Intérieur et des Travaux
Publics aux autorités locales, les ralentisseurs anarchiques défigurent
toujours le réseau routier national, le mobilier urbain et représentent un
danger mortel permanent pour les automobilistes. La remise en état du mobilier
routier et urbain avec la suppression des ralentisseurs érigés sans normes et
respect de la législation, ne semble pas avoir été réalisée, au vu des milliers
de «cassis» et autres «dos de chameaux» mortels érigés non seulement sur les
axes urbains, les villes et villages, mais, surtout, sur les routes nationales
et de wilaya, et au mépris même du code de la route. Le fait est que cet état
de fait est responsable de nombreux accidents de la route, hélas parfois
mortels. Dans la wilaya de Chlef par exemple, des
?'dos d'âne'' sont érigés sur la route nationale tant à l'entrée et la sortie
des villages que sur les axes de grande circulation, entre Ouled
Farès et Ténès, ou entre la cimenterie de Oued Sly et Ouled Farès,
en allant vers Chettia et Chlef,
un axe routier particulièrement utilisé de jour comme de nuit pour aller vers
les localités d'Aïn Merane,
Haiouch El Ghaba ou Zebboudja. Dans la wilaya de Tipasa, c'est pratiquement la
foire aux dos d'âne entre les localités de Cherchell et Damous,
sur plus de 60 km, alors que dans la wilaya de Blida, pour ne citer que ces
régions, les ralentisseurs, qui sont plus ou moins aux normes dans la capitale
de la Mitidja, deviennent franchement dangereux dans les petites localités, et
même sur les tronçons de la RN entre Boufarik et Oued El Alleug.
Un phénomène qui ne semble pas être un souci des autorités locales, car
l'Algérie est le seul pays au monde à tolérer des ralentisseurs sur ses routes
nationales et départementales, où la réglementation de la limitation de la
vitesse des automobiles est également tout autant anarchique, avec des
limitations de vitesse à 80 km/h, quand ce même seuil est affiché sur les
tronçons autoroutiers des wilayas d'Alger et Blida. Où se situent dès lors les
normes de limitation de vitesse entre routes nationales, départementales et
autoroutes ? Le cas reste un mystère, tout comme l'absence de réaction des
ministères de l'Intérieur et des Travaux publics sur la
non application de leur circulaire, rendue publique en mai dernier, sur
l'élimination des ralentisseurs anarchiques. Selon certains présidents d'APC,
?'les opérations de suppression de ces dos d'ânes illégaux s'avèrent difficiles
car elles sont parfois avortées par des riverains, qui sont contre leur
destruction''. Un autre responsable local signale des actions de réimplantation
des ralentisseurs par les habitants d'agglomérations juste après avoir été
supprimés par les services communaux. Selon le directeur général des routes au
ministère des Transports et des Travaux Publics, Mohamed Mahieddine,
cité par l'APS, il y a une prolifération de ralentisseurs sur les routes
communales, qui constituent 52% du réseau routier national. Au moins 20.000
ralentisseurs ont été recensés au niveau national dont 48% ont été réalisés
sans autorisation, soit plus de 9.600 ralentisseurs érigés sans l'aval des
services techniques locaux des travaux publics.
Eliminer ce phénomène prendra du temps, estime-t-il, car ?'nous n'avons pas de baguette magique. Cela va demander du temps et des moyens. A cet effet, nous avons demandé aux autorités locales de s'impliquer davantage et d'appliquer avec rigueur la circulaire interministérielle». Pour autant, si les mairies et autres subdivisions des travaux publics justifient la prolifération de ces ralentisseurs anarchiques construits par des riverains au mépris de la cohésion du mobilier routier, elles n'expliquent pas pour autant les ralentisseurs construits par leurs services et qui, eux également, ne répondent pas aux normes. Bref, une situation kafkaïenne pour les automobilistes, qui attendent une vive réaction des pouvoirs publics. Face à cette anarchie qui prévaut dans la construction de ralentisseurs sans aucune norme ni respect de la réglementation, les ministres de l'Intérieur et des Travaux Publics avaient au mois de mai dernier lancé une sérieuse mise en garde aux walis et P/APC pour la remise aux normes des ralentisseurs. Cependant, depuis la diffusion de cette note, la situation sur le terrain ne semble pas avoir évolué positivement. Pis, les dos d'âne continuent à proliférer... |
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