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Quelque
200 Algériens combattent dans les rangs de Daech à
travers ses différents fronts en Irak, en Libye ou encore en Syrie. Des
chiffres fournis par Irin, le service de nouvelles et
d'analyses humanitaires, qui juge que l'Algérie reste le pays le moins touché
dans le monde par le recrutement terroriste en comparaison, principalement,
avec nos voisins la Tunisie avec 6.000 à 7.000 combattants ou le Maroc qui
compte entre 1.200 et 1.500 recrues enrôlées par des groupes extrémistes
essentiellement par Daech. Des statistiques publiées,
début septembre, par ?The Soufan Group', une
entreprise américaine basée à New York qui fournit des services, en matière de
sécurité et de renseignement, aux gouvernements.
Dans son analyse, parue jeudi dernier, ce réseau mondial d'informations spécialisé dans la couverture des crises humanitaires estime qu'en dépit de sa proximité géographique avec des régions impactées par le radicalisme, l'Algérie a été relativement épargnée par les réseaux de recruteurs de Daech qui activent sur la Toile. «Un seul pays musulman se démarque», écrit Irin, malgré un passé mouvementée de militantisme islamiste. En octobre 2015, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, indiquait que 90% des 63 djihadistes algériens ont été recrutés à travers les réseaux sociaux. Pourtant les chiffres qu'ils avancent sont loin de ceux fournis par ?The Soufran group' mais confirmant le peu d'engouement des Algériens, à partir mourir sous la bannière noire d'El Baghdadi. En mars dernier, des documents révélant les noms de 22.000 recrues du groupe terroriste ont fait surface. Des chiffres étudiés, minutieusement, par Berlin et Londres. Des listes obtenues par la chaîne d'information britannique ?Sky News' qui dit les avoir obtenus auprès d'un ex-membre de l'Etat islamique, se faisant appeler « Abu Hamed » qui les aurait volés, au chef de la police interne de l'organisation djihadiste, avant de faire défection. Le journal électronique ?Zaman El Wassel' proche de l'opposition syrienne annonçait, de son côté, avoir, également, une copie de ce document et révèle qu'il contient les noms de 1.700 combattants de Daech venus de 40 pays à leur tête, l'Arabie Saoudite, avec 25% des effectifs (485 combattants), suivie de la Tunisie avec 375 hommes, 140 du Maroc, 101 d'Egypte, 57 de la Turquie et 54 de Libye. L'Algérie avec 20 recrues restait un pays très peu exportateur de djihadistes. Pourtant, en mars 2015, et dans un entretien accordé à un quotidien national arabophone Fahd Al Masri, président du Centre des études stratégiques, sécuritaires et militaires sur la Syrie, affirmait qu'entre 800 à 1.100 Algériens étaient enrôlés dans les rangs de Daech et les autres mouvements djihadistes en Syrie dont Front al-Nosra, la filiale locale d'Al-Qaïda, Ahrar al Cham ou l'armée des Mouhajirine et Cham el Islam. L'ancien porte-parole de l'armée syrienne libre (ASL), n'incluait pas dans ses chiffres les combattants d'origine algérienne, venus de France ou d'Europe en général. Selon lui, le taux de mortalité ou de blessures est élevé parmi les Algériens. De 15 à 20 % de ces combattants ont été tués, a-t-il estimé. Jenny Gustafsson, l'auteur de l'analyse de l'Irin, s'interroge sur l'antidote de l'Algérie contre Daech. «L'Algérie a-t-elle pris un vaccin anti Daech ?», les premiers éléments de réponse sont fournis par Dalia Ghanem-Yazbeck, spécialiste du terrorisme chez Carnegie Middle East Center, qui explique ce retrait et par l'expérience vécue durant la décennie noire qui «fonctionne comme une forme de dissuasion psychologique» et les énormes investissements consentis par le pays sur les forces de sécurité, en maintenant le contrôle tout au long des vastes frontières, avec le Mali et la Libye. Jenny Gustafsson évoque, également, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et la politique de déradicalisation menée par le gouvernement pour contrer les idées du salafisme radical. L'autre point qui a pu dissuader les Algériens de rejoindre Daech est à chercher du côté des déçus du djihad. «Quelques dizaines de jeunes Algériens sont repartis vers leur pays après avoir découvert ce qui se passait réellement en Syrie et la réalité des mouvements djihadistes», notait Al-Masri. |
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