Le pétrole
continue d'être le carburant de la croissance économique mondiale. L'énergie
fossile, gaz et pétrole, et leurs produits dérivés, restent, selon des experts,
les carburants les moins chers sur le marché pour la croissance économique
mondiale. Les industries et les manufactures dans le monde fonctionnent aux
énergies fossiles, tout autant que les moyens de transports, l'agriculture, et
une grande partie des services (restauration, hôtellerie, chaufferies,..). Et,
contrairement aux prévisions des experts spécialisés dans les énergies
renouvelables, le pétrole reste la seule matière première énergétique, qui sera
utilisée dans les dix à vingt prochaines années pour faire tourner l'économie
mondiale, à commencer par l'extraction des minéraux et matières premières pour
faire fonctionner les usines de construction de voitures, d'avions, de trains,
navires, de fusées et autres industries pour le confort des êtres humains. Si
des efforts importants avec d'énormes investissements qui se chiffrent en
milliards de dollars sont mis en place par certains pays occidentaux comme la
Norvège, le Danemark, l'Allemagne ou le Japon et l'Islande pour mettre fin à la
dépendance des énergies fossiles en développant un autre modèle de consommation
énergétique avec le renouvelable, et les carburants «bio», tout en évitant la
solution dangereuse du nucléaire pour les 50 prochaines années, le pétrole
reste indétrônable pour les dix prochaines années. Et au-delà. Pour les pays
producteurs, en particulier ceux de l'OPEP, le moment est donc crucial avec
cette crise économique mondiale, qui dure et dont les effets pèsent sur les
cours du brut, et donc sur les budgets des Etats qui en dépendent. La réunion
d'Alger, qui s'est terminée, disons-le, avec une certaine surprise, avec un
préaccord pour une limitation de la production de l'Organisation, a quelque
part répondu à cette problématique du dualisme entre énergies fossiles et
énergies durables, à un moment où l'économie mondiale a un besoin urgent de
souffler. Et, surtout, d'avoir des nouvelles rassurantes sur le front des
approvisionnements en pétrole, avec des prix qui correspondent aux réalités du
marché et de la demande des pays industrialisés, qui veulent faire redémarrer
la croissance, qui va se traduire avec des carnets de commandes pleins des
manufacturiers, une envolée des indices boursiers, une détente des taux
d'intérêts et une relance durable des investissements. Et, au bout de la chaîne,
des produits compétitifs, des marchés dynamiques, une reprise de la
consommation et des prêts bancaires, et une hausse de la redistribution des
revenus et de l'épargne. La bonne santé du marché pétrolier est quelque part le
pouls qui sert à décrypter la bonne santé de l'économie mondiale.
Car un pétrole bon marché n'est pas bon pour
la croissance mondiale, qui a besoin d'investissements sûrs et sécurisés par un
climat de confiance économique durable. Pour autant, il est maintenant du
devoir des pays de l'OPEP de sauvegarder cette confiance retrouvée au sein de
l'Organisation, et, surtout, de ne pas décevoir les attentes des marchés. Les
prix ont grimpé vendredi en clôture à presque 50 dollars/baril. Un signe que le
marché reste attentif au moindre soubresaut de l'OPEP, qui produit 40% du
pétrole commercialisé dans le monde. Et un message clair que le pétrole est
également une source de profits inépuisable pour les traders et les maisons de
courtage, comme pour les capitaines d'industries, à la recherche d'un pétrole à
bas coût pour maximiser leurs profits. Et c'est cette grouillante activité qui,
en réalité, donne la pleine mesure de cette source énergétique encore
incontournable.