
L'escalade
dans les affrontements qui à Alep opposent les forces du régime à celles du
conglomérat de groupes armés djihado-terroristes est
assurément consternante et fait obligation morale à la communauté
internationale de ne pas s'en tenir à sa simple condamnation, mais d'agir pour
que cesse cette bataille d'Alep et la guerre qui ravage la Syrie tout entière
depuis cinq ans. Néanmoins, une initiative dans ce sens de sa part ne doit pas
lui être dictée par les pompiers pyromanes qui ont allumé et entretenu le
brasier mais qui, découvrant qu'ils y ont désormais tout à perdre, réclament
l'arrêt des affrontements. Il y a escalade de ces affrontements à Alep dont la
condamnation par ces milieux aurait été partagée si elle avait été élevée
quand, refusant d'appliquer l'accord de trêve russo-américain, les groupes
armés dont ils sont les parrains ont lancé leur offensive pour tenter de
reprendre aux forces du régime la partie de la ville sous leur contrôle. Or ce
n'est qu'en constatant l'échec de cette entreprise et par peur que la
contre-offensive de l'armée syrienne se conclue par la déconfiture militaire de
leurs protégés que les coalisés internationaux contre le régime syrien
s'agitent en faveur d'une cessation des affrontements. S'il y a nécessité et
urgence de mettre un terme à la bataille d'Alep pour que cesse la tragédie
humaine qui en découle, cela ne doit pas être exploité pour donner gain de
cause à la partie dont les violations de l'accord de trêve sont cause que les
combats à Alep n'ont pas connu de pause et qu'il y a escalade dans leur
déroulement. Une trêve véritable et durable en Syrie ne peut s'envisager que si
la prétendue rébellion « modérée » se conforme à l'exigence la concernant formulée
conjointement par les signataires de l'accord de trêve qui lui enjoint de se
dissocier politiquement et militairement des organisations djihado-terroristes
exclues du champ d'application de l'accord. Dans son refus de se plier à cette
exigence, d'aucuns peuvent y voir la manifestation de son indépendance à
l'égard de son parrain américain signataire de l'accord. La vérité est
toutefois qu'il procède d'une répartition des rôles entre elle et son parrain.
Répartition donnant à ce parrain d'entretenir la mystification qu'elle est pour
le principe d'un cessez-le-feu et à elle de renchérir sur les conditions et
préalables qui permettraient sa mise en œuvre pour que ces conditions et
préalables apparaissent comme dictés par un rapport de force militaire sur le
terrain qui permet à cette prétendue rébellion «modérée» de les formuler et de
faire de leur satisfaction l'alpha et l'oméga de son acceptation d'une trêve.
Il lui fallait elle et à son parrain américain que sur le terrain leur
propagande ait matière à monter des faits s'y produisant au détriment des
forces du régime et à les mettre au compte des combattants dont elle prétend
disposer face à ceux du régime.
A Alep et
partout où des affrontements ont lieu, il est désormais reconnu qu'en fait de
rébellion armée il n'y a que des groupes djihado-terroristes
qui font le coup de feu contre les forces du régime. La prétendue rébellion «
modérée » sait parfaitement qu'en se démarquant de ces groupes cela
n'entraînera pas la fin des combats et que cela serait la démonstration qu'elle
n'est pas comme elle le prétend : la force dominante dans le camp des antirégime. C'est pour lui éviter
d'apparaître pour ce qu'elle est, un montage qui n'a de consistance que par le
tapage médiatique opéré en sa faveur, que son parrain américain accepte d'être
humilié par elle et dans l'impuissance de la contraindre à réviser son
comportement et ses revendications.