L'affichage,
hier, de la liste de 1.384 bénéficiaires de logements sociaux a provoqué une
vague de colère au sein de la population. Le professeur Abdelhamid Aberkane, président de l'Assemblée populaire communale
d'El-Khroub, a été violemment bousculé, hier matin,
par des manifestants, principalement des enfants, et n'a dû son salut qu'à
l'intervention providentielle d'un automobiliste qui l'a évacué vers le siège
de l'APC. La foule en colère, composée d'une centaine de jeunes, «certainement
manipulés», protestait violemment devant le nouveau siège de la daïra contre le
fait de ne pas figurer sur la liste des 1.384 bénéficiaires de logements (sur
un quota global de 5.150 logements en voie de réalisation) qui a été rendue
publique hier. Aussi, très tôt le matin, ces manifestants ont entrepris de
couper la route à double voie qui passe devant le siège de la daïra avant de
s'en prendre au bâtiment administratif de cette institution de l'Etat qu'ils
ont caillassé, fracassant des dizaines de carreaux.
Le maire, qui était imprudemment venu à leur rencontre pour parlementer avec
eux et les calmer, fut violemment pris à partie. Cela s'est passé au moment où
les membres de la commission de daïra, dont fait partie le maire, étaient
réunis à l'intérieur du siège de la daïra. «C'est de ma faute, j'ai été très
imprudent, a reconnu M. Aberkane, contacté hier
matin. Je me suis enhardi seul, a-t-il raconté, en tentant de parler aux
manifestants pour les calmer, mais j'ai été accueilli par de l'hostilité. J'ai
échappé au lynchage et j'ai failli être touché à la tête par une pierre.
Heureusement que j'ai eu le réflexe de rebrousser chemin en courant vers le
siège de la daïra et ils m'ont poursuivi. Un citoyen de la ville, qui passait
par là, m'a pris dans sa voiture et m'a conduit à mon bureau au siège de l'APC.
Je n'aurais jamais dû sortir. Mon erreur est d'avoir été très confiant dans
l'accueil des manifestants, alors que c'étaient des gens manipulés», a terminé
le professeur Aberkane.
Beaucoup
d'entre les manifestants se sont rassemblés hier matin pour protester
pacifiquement devant le nouveau siège de la daïra. Mais d'autres, par contre,
dès qu'ils ont constaté qu'ils ne figuraient pas sur la liste des
bénéficiaires, se sont dirigés vers la voie rapide à double circulation qui
passe à hauteur de la daïra pour couper la route. Tandis qu'un groupe d'une
centaine de jeunes se sont dirigés vers le siège de la daïra afin de le
bombarder à coups de pierres, fracassant des dizaines de carreaux. Alertées,
les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants et
rétablir en même temps la circulation sur la voie rapide, vers 11h. Mais la
tension reste extrêmement vive au niveau de la ville d'El-Khroub.