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Constantine - Patrimoine communal: Les loyers de la discorde

par A. Mallem

«Depuis l'annonce des prochaines augmentations de location des locaux commerciaux faite par l'APC, notre bureau est envahi chaque jour, à une cadence régulière, par les commerçants qui viennent, non en délégations, mais tous en même temps. Ils viennent protester avec véhémence et affirmer fortement leur détermination de s'opposer, par tous les moyens, à cette décision qu'ils qualifient d'inique ». Cette déclaration nous a été faite, hier, par le secrétaire général du bureau de wilaya de Constantine de l'Union nationale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), M. Bouhenguel Laid. Selon le responsable du syndicat des commerçants, une grande effervescence règne en ce moment dans tous les marchés de la ville où la tension monte chaque jour. «Aussi, dira-t-il encore, la colère des commerçants a été ravivée par cette inspection effectuée il y a quelques jours par une commission de wilaya à l'intérieur du marché des Frères Bettou, situé au centre-ville, en prononçant des sanctions contre des locataires qui ont sous-loué les stands». Selon notre interlocuteur, «ces sanctions n'ont fait qu'ajouter de l'huile sur le feu». M. Bouhenguel exprime des mises en garde à propos de la situation ainsi créée chez les commerçants de ces places marchandes. «Pour ne rien vous cacher, les commerçants comptent agir rapidement en saisissant par pétition le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales.

Ils interpelleront ensuite le wali, le chef de la daïra et le président de l'APC concerné.» D'autre part, nous a indiqué notre interlocuteur, «les commerçants préparent une réunion à laquelle ils convieront les médias locaux pour faire part à l'opinion publique de leur sentiment vis-à-vis de ces augmentations et les réponses qu'ils préparent pour les contrer».

En ce qui concerne la position du syndicat des commerçants, M. Bouhenguel n'a pas manqué de dire qu'elle ne peut pas être fondamentalement différente de celle des commerçants. Il exprimera son étonnement sur les taux des augmentations retenues qui lui semblent trop exagérés. «Augmenter d'un coup le loyer de 600% ne se justifie nullement au regard de la situation économique des commerçants. Certaines gens et parmi eux des autorités locales, pensent que chaque commerçant, chaque vendeur de fruits et légumes, est en train d'amasser des millions de dinars de bénéfices dans la journée. Cet état d'esprit relève d'une vue réductrice des choses et d'une schématisation simpliste qui ignore la situation économique du pays en général et celle du citoyen en particulier». Et puis, a-t-on pensé que «si on impose de telles augmentations aux commerçants, ces derniers ne vont-ils pas en faire subir les conséquences aux consommateurs ? Et en définitive ce sera le simple citoyen qui en subira les conséquences». M. Bouhenguel considère que l'UGCAA n'est pas contre le principe d'augmentation des tarifs des loyers de ces locaux commerciaux qui sont le patrimoine de la commune, mais une telle décision devrait tenir compte de plusieurs paramètres, être raisonnable et réfléchie, et suivre un seuil progressif. Et non pas comme ça, brutalement.