Décidément,
le ministère de l'Education nationale semble empêtré dans une situation pour le
moins inédite, deux semaines après la rentrée scolaire. Selon l'inspecteur
général Nédjadi Messeguem,
le ministère va ainsi porter "plainte contre une association de parents
d'élèves", qui aurait incité les "les enfants à boycotter
l'école". Il a expliqué, hier lundi, lors d'une conférence de presse que
le ministère va saisir la justice sur "les agissements de cette
association contraire à sa mission", qui est de "veiller sur les
conditions de prise en charge des écoliers." La plainte sera déposée
contre l'Organisation nationale des parents d'élèves pour "incitation des
parents d'élèves au boycott de l'école". Il a précisé que le ministère de
l'Education a décidé d'ester le président de l'Organisation nationale des
parents d'élèves, en justice, pour incitation au boycott de l'école.
"C'est une pratique contraire aux dispositions de la constitution sur
l'Enseignement obligatoire, entre 6 et 16 ans. L'Etat est responsable de la
scolarisation, l'appel de l'organisation au boycott de l'école est un appel à
la division", précise M. Messeguem, selon lequel
"l'organisation obéissait à une tendance politique et se souciait peu de
l'intérêt de l'élève." L'association incriminée aurait exprimé son
opposition au contenu non "sain" de certains programmes scolaires à
travers une campagne pour le boycott des classes. M. Messeguem
est revenu sur l'affaire du manuel de géographie de 1re Année moyenne. Il
explique qu'il "y a eu trop de manipulation et d'exagération sur le
sujet". "Nous avons vu sur les réseaux sociaux des copies de livres
égyptiens présentés comme algériens", détaille-t-il, avant de relever que
le livre qui fait polémique, actuellement, et qui présente l'Algérie comme un
pays arabe à 80%, est "un livre parascolaire" vendu dans les
librairies et qui n'a rien à voir avec le ministère de l'Education. Rappelant
aux organes de presse à vérifier l'information, M. Messeguem
accuse ouvertement des "parties" qu'il n'a pas identifiées de
"manœuvrer par tous les moyens pour maintenir l'école dans la
médiocrité". Il a, bien entendu, défendu la nouvelle politique appliquée
dans le secteur, en particulier les réformes de seconde génération, appliquée à
partir de cette rentrée scolaire. Une rentrée scolaire d'ailleurs chahutée par
plusieurs "couacs", dont celui jugé "gravissime" par
certains milieux, qui a mis à la place de la Palestine, Israël dans le manuel
de géographie de la 1re Année moyenne. Comme si cela ne suffisait pas,
plusieurs syndicats du secteur de l'Education nationale ont dénoncé "la
fuite en avant" de la ministre.
Bref,
avec les ratés de la rentrée scolaire, il est évident que le secteur de
l'Education nationale est entré dans une forte zone de turbulences culturelle,
sociale, mais surtout d'intérêts inavoués.