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Les
experts économiques ayant animé une rencontre-débat sur la situation
socio-économique du pays et les solutions possibles à la crise, organisée par
le Front des Forces socialistes (FFS), hier, à l'hôtel ?El Riadh'
à Alger, ont exprimé des avis divergents sur la réussite ou non de la réunion
informelle des pays producteurs de brut, prévue du 26 au 28 septembre à Alger.
Mais une chose est sûre, « si cette rencontre ne débouche pas sur une décision
de gel de la production pétrolières pour une courte durée, une des
recommandations-phares de cette rencontre, il y aura certainement, des
conséquences sur les prix, avec une tendance baissière», selon l'expert Kamel
Ait Cherif. L'expert s'est montré, tout de même, optimiste en affirmant que «
c'est dans l'informel qu'il se passe beaucoup de choses, contrairement aux
rencontres formelles». Pour lui , «le débat
concernera, en premier lieu, le côté économique, le problème des prix et la
question de la rentabilité, bien loin des intérêts géopolitiques». Aujourd'hui,
les producteurs de l'OPEP et non OPEP sont dans une situation de crise. « Un
baril à 50 et 60 dollars ne les arrange pas. Et au-dessous de 50 dollars c'est
encore pire», affirme-t-il.
Un consensus est nécessaire, selon l'expert, ne serait-ce que pour un gel de la production à court terme, car aujourd'hui, les pays de l'OPEP et ceux non-OPEP sont conscients de la nécessité de stabiliser le marché pétrolier afin de soutenir les cours. Confiant, le professeur Ait Cherif s'attend à ce que les résultats de cette rencontre soient positifs, soulignant que le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, avait multiplié des contacts avec plusieurs intervenants, entres autres le secrétaire général de l'OPEP et celui de l'Agence internationale de l'Energie, ainsi qu'avec le ministre de l'Energie saoudien. Noureddine Bouterfa avait même affirmé qu'il existait un consensus entre pays producteurs, membres de l'OPEP et pays non-OPEP, sur la nécessité de stabiliser le marché pétrolier afin de soutenir les cours. L'expert reconnaît que le monde, aujourd'hui, fait face à une guerre énergétique mondiale, voire une nouvelle équation énergétique qui se dessine, depuis déjà 2 ans, une équation très difficile «mais n'est pas impossible » parce qu'il pense que l'aspect économique va, certainement, primer sur le côté géopolitique. Il explique que les prix actuels n'arrangent ni les producteurs, ni les consommateurs, ni les investisseurs dans le domaine des hydrocarbures. «Je pense que tout le monde est favorable, aujourd'hui, à la stabilisation des prix. Même pour les Etats-Unis qui sont en train de produire le gaz de schiste, ces prix ne les arrangent pas». Sceptique pour sa part, le Dr Mourad Goumiri, a affirmé que l'Algérie, malheureusement, n'a aucune influence sur les prix du pétrole, vu sa faible production d'hydrocarbures par rapport aux grands producteurs. « On n'a aucune capacité à influencer les prix du pétrole». Pour lui, les experts les plus honnêtes reconnaissent qu'on est dans une situation où les questions géopolitiques surpassent les fondamentaux économiques, dans le domaine pétrolier. « Ce sont les pays grands producteurs qui déterminent les prix, une décision en matière de prix est liée à la question de l'Iran. C'est aussi lié à la Russie. Ce n'est pas, uniquement, un problème économique lié à l'offre et à la demande » Selon le professeur Ait Cherif, la rencontre informelle, prévue du 26 au 28 septembre, à Alger, débattra d'autres sujets du domaine énergétique, en citant la transition énergétique, les sources d'Energie alternatives. L'expert a regretté le fait que notre pays tarde à diversifier les sources d'énergie, en affirmant que « l'Algérie est obligée, aujourd'hui, d'aller vers une transition énergétique, elle ne peut plus continuer à dépendre des hydrocarbures à 98,97 %». « Sinon on va se retrouver dans la même situation que le Venezuela, car il y a une très grande similitude entre notre pays et le Venezuela en ce qui concerne la politique énergétique», prévient-il. Il a, également, recommandé en urgence une stratégie pour une maîtrise de la consommation nationale d'énergie. « L'Algérie consomme beaucoup plus d'énergie dans les ménages et les transports, c'est pratiquement 80 %, pour ces deux derniers et moins de 20 % pour l'Industrie. Si on continue avec la même tendance de consommation, on risque, en 2030, d'avoir une production égale au niveau de consommation locale et on n'aura plus quoi exporter», prévient-il. |
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