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La
série noire des enlèvements d'enfants en Algérie se poursuit, comme un drame
qui s'abat sur la société algérienne, incapable de trouver un remède à un mal
qui la ronge, celui de la violence.
Après la petite Nihal, c'est Nasreddine, à peine âgé de cinq ans, qui est assassiné dans d'effroyables circonstances par la femme de son oncle paternel, à Aïn Fakroun, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi. Porté disparu jeudi en début de journée, le corps sans vie, criblé de coups de couteau, est retrouvé vendredi matin dans un sac, que s'apprêtait à jeter l'auteure de ce crime. Dans une conférence de presse, le procureur de la République d'Oum El-Bouaghi a indiqué que le corps de Nasreddine a été retrouvé dans un sac, alors que le médecin légiste souligne que le corps de l'enfant porte des coups avec un outil tranchant dans le dos et à l'abdomen. Au cours de son interrogatoire, l'épouse de l'oncle paternel du petit Nasreddine reconnaît le crime au cours de son interrogatoire, ajoute le procureur de la République. Au quartier El-Hirech, sur les hauteurs de la ville d'Aïn Fakroun, le climat est lourd, avec une psychose qui s'est installée parmi les enfants, dont beaucoup n'avaient pas rejoint leurs écoles après la nouvelle de la disparition du jeune Nasreddine. Selon son grand-père, l'enfant a disparu jeudi matin vers 7h30. Dans des déclarations à la presse, il raconte que »c'est la femme de mon fils qui l'a tué dans la journée de jeudi, et a mis son corps dans la machine à laver pour le cacher. Son mari est sorti du domicile vendredi matin vers 5h, mais il est revenu à la maison immédiatement, et en ouvrant la porte, il a trouvé sa femme avec un sac dans les mains.'' Auparavant, durant toute la journée de jeudi, les recherches déclenchées n'ont rien donné, et même un puits a été vidé par la protection civile, dans le cas où le corps de l'enfant s'y trouverait. L'enquête se poursuit afin de «recueillir plus d'informations sur le mobile et les circonstances de cet homicide», ajoute le même procureur. Ce drame vient rappeler avec insistance que beaucoup reste à faire en matière de lutte et de prévention contre les crimes et violences à l'égard des enfants. Comme il met en lumière des drames familiaux longtemps restés à l'ombre de la société algérienne. Pour autant, l'assassinat du jeune Nasreddine, après son enlèvement, un acte qui a duré plusieurs heures, sonne comme un premier échec du dispositif national «d'alerte rapt d'enfants», mis en place par le Premier ministre le 24 août dernier, après l'affaire Nihal. A la suite de la disparition et la mort de la jeune Nihal, des appels ont été lancés via les réseaux sociaux pour le rétablissement de la peine de mort. Le débat sur les réseaux sociaux avait mis en évidence que la peine de mort, actuellement suspendue depuis 1992, doit être rétablie pour au moins sanctionner les assassinats et enlèvements d'enfants, comme sanction et mesure de prévention. Sans entrer dans ce débat et sans doute pour calmer l'opinion publique, le gouvernement annonce alors, le 24 août dernier, la mise en place d'un dispositif national d'alerte, qui sera déclenché à chaque disparition ou kidnapping d'enfant. Ce dispositif, baptisé «Alerte rapt/disparition d'enfants», fonctionne sur le même modèle que celui existant en France et d'autres pays occidentaux. «Sous la direction du procureur de la République de céans, tous les organismes publics concernés (médias publics dans leur ensemble, supports publicitaires, opérateurs de téléphonie mobile, ports, aéroports, gares?) seront, ainsi, sollicités pour relayer l'alerte dans une synergie préétablie, à l'effet de concourir à retrouver l'enfant en danger en vie, dans les meilleurs délais possible», explique l'instruction du Premier ministre. «La société est ébranlée» Au sein des ONG algériennes, la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) se détache sur ce dossier, en ce qu'elle a toujours milité pour des sanctions exemplaires dans le cas d'atteintes graves à la dignité des enfants, et à la peine capitale dans le cas d'homicides volontaires contre des enfants. En Algérie, la peine de mort, si elle existe dans les textes, et prononcée par les tribunaux, n'est cependant pas appliquée dans les faits depuis 1993, date de la dernière exécution, celle des auteurs de l'attentat à la bombe de l'aéroport international d'Alger, le 26 août 1992. Depuis 1993, l'Algérie observe les recommandations du moratoire sur la peine de mort, mais ne l'a pas encore ratifié. Pour autant, le président de la FOREM, le Dr Khiati, a toujours soutenu qu'il faut «rétablir la peine de mort et l'exécuter pour lutter contre les kidnappings d'enfants», qui se soldent souvent par leur assassinat. Plus concrètement, il réclame, à travers ses différentes interventions médiatiques, l'exécution de la peine de mort dans les cas d'enlèvements, d'agression sexuelle et d'assassinat d'enfants. « Dans ce genre de situation, c'est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés», estime-t-il. Le Pr Khiati explique, dans une déclaration au Quotidien d'Oran sur le cas de l'assassinat du jeune Nasreddine, que «ce problème est un petit phénomène d'un ensemble de phénomènes de violence dans notre société.» « Donner 21 coups de couteaux à un enfant, alors que le soir elle a reçu sa mère, ce n'est pas comme une maladie mentale, mais il y a un vrai problème de haine, de violence «dans notre société, explique-t-il, avant de relever que» nous sommes ébranlés par un développement de la violence que rien ne semble arrêter, dans les stades, dans la rue, et maintenant au sein des familles. Nous sommes interpellés en tant que citoyens et l'Etat (également) est interpellé pour prendre ses responsabilités.» Selon le président de la FOREM, « Il y a des textes qui ne sont pas appliqués et ne servent à rien. Ce laxisme de la société face aux fauteurs de troubles ne fait qu'encourager ce phénomène de la violence», avant de s'interroger sur la politique de «la grâce» à des délinquants, auteurs de violences. |
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