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Entrée en fonction depuis le 20 août
dernier après une année de travaux de réaménagement, de remise à neuf de ses
installations pour les porter au niveau des standards modernes, la gare
routière de l'Est, «Sahraoui Tahar», de Constantine ne cesse depuis cette date
d'être décriée par ses utilisateurs, en l'occurrence les voyageurs, les
taxieurs exerçant sur les lignes interurbaines et les transporteurs par bus.
«On ne comprend pas pourquoi cette infrastructure de transport a été remise en
fonctionnement alors qu'elle manque manifestement des commodités les plus
élémentaires : les toilettes, les kiosques et tous les services confondus»,
nous ont raconté les éléments d'un groupe de voyageurs que nous avons rencontré
hier sur les lieux. Ces derniers, auxquels se sont joints des taxieurs exerçant
à l'intérieur de la gare, ainsi que des chauffeurs de bus faisant les lignes
régionales et nationales, nous ont raconté qu'ils souffrent tous de l'absence
de ces commodités.
«Les problèmes commencent tout de suite lorsqu'il nous arrive de vouloir franchir le seuil de la porte d'entrée de la gare, commença un taxieur. Le niveau bas de la porte, conçu en fer, se trouve assez haut pour endommager les tuyaux d'échappement des véhicules et à ce titre, quatre de nos taxis ont été victimes de cette incohérence en perdant leurs tuyaux d'échappement. Ajoutez à cela le fait que l'emplacement qui a été réservé aux taxis est très insuffisant parce qu'une grande partie de l'aire de stationnement que nous avions proposé aux responsables de Sogral, la société de gestion de la gare, a été réservée au stationnement des bus. Cet emplacement ne peut abriter les 450 taxis qui sont domiciliés dans cette gare. Et si l'on ajoute les 400 autres environ qui viennent des autres régions, cela pose problème», a dit notre interlocuteur. «Ajoutez à cela que les abris réservés aux voyageurs ne sont pas fiables parce que leurs carreaux n'ont pas été fixés et qu'ils tombent souvent sur la tête des gens venus s'abriter», reprend un voyageur qui signale aussi le manque de contrôle car l'on voit la gare encombrée par les vendeurs à la sauvette de la pizza et de produits alimentaires dont l'hygiène laisse à désirer. Et un chauffeur de bus de compléter en disant qu'on trouve aussi à l'intérieur de la gare des groupes de taxieurs fraudeurs qui stationnent dehors, mais qui viennent pour raccoler la clientèle. «Et ces gens ne sont nullement inquiétés par les agents de sécurité. Mais le plus grand problème qu'endurent les voyageurs, les locataires et les visiteurs de la gare routière, poursuit le chauffeur de bus, est celui des toilettes publiques. Ouvertes dès 6h du matin, les latrines se trouvent fermées à partir de 18h. Et cela n'est pas du tout normal quand on songe que les voyageurs qui débarquent dans cette gare, venant de loin, ne trouvent pas où assouvir un besoin pressant. Et nous, où irons-nous pour ce faire ?», a-t-il crié en colère. Pourquoi ne ferait-on pas comme à la gare routière du Caroubier d'Alger ? ont demandé nos interlocuteurs. Et d'ajouter encore que la gare est dépourvue de toutes les servitudes publiques allant du kiosque à tabac aux gargotes et au taxiphone pour permettre aux passagers de recharger leur téléphone. Et cela n'est pas du tout normal, ont-ils répété en chœur. Contacté hier, le directeur régional de Sogral, M. Benamara, qui ne s'occupe pas directement de la gestion de la gare routière qui possède son propre directeur, a tenu quand même à s'exprimer en rejetant catégoriquement les assertions ci-dessus rapportées par les voyageurs et les utilisateurs de cette infrastructure routière flambant neuf. Concernant les toilettes, ce responsable a affirmé que la gare est équipée de deux latrines, une pour femmes et une pour hommes, et elles fonctionnent l'une dans l'enceinte de la gare et l'autre à l'extérieur. Et elles fonctionnent normalement, a-t-il ajouté. «L'assertion concernant leur fermeture à 18h est complètement fausse !», a déclaré M. Benamara. Et de prendre à témoin les deux gérants de ces lieux d'aisance. A propos de l'espace réservé au stationnement des taxis, le directeur régional de Sogral a répondu que c'est tout l'espace que l'infrastructure peut mettre à leur disposition. «On ne peut pas donner plus», a-t-il rétorqué. Quant aux kiosques, notre interlocuteur a signalé que leur fermeture incombe totalement aux locataires, «ces commerçants étant les mêmes que ceux qui étaient agréés par l'APC et que nous avons reconduits», a-t-il précisé. Et de signaler ensuite que les locataires en question ont refusé catégoriquement de se présenter chez le notaire pour signer les contrats de location et prendre les clés des kiosques. Malheureusement, a-t-il déploré, jusqu'à ce jour, ces commerçants refusent de signer les contrats pour pouvoir ouvrir et faire fonctionner leurs échoppes. |
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