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Accidents spectaculaires, hausse du nombre de victimes, des conducteurs potentiellement dangereux, sur les axes routiers, et, surtout, une non maîtrise complète du phénomène, qui serait devenu incontrôlable, ont été les grands axes développés hier, à la radio nationale, par M. Ahmed Nait El Hocine, directeur général du Centre national de Prévention et de Sécurité routière. Il rappelle, à ce propos, les derniers sinistres effroyables qui avaient impliqué des bus de transport public, notamment l'accident de Laghouat, en juin, qui a fait 32 morts, ou des voitures qui se perdent dans des ravins. Selon M. Naït El Hocine, les accidents de la route ont, plus ou moins, diminué au 1er semestre 2016, par contre, il y a des accidents très graves ayant provoqué plusieurs victimes. «Il y a une stabilité des indicateurs de sécurité routière, il n'y a pas eu d'explosion de sinistrabilité, au vu des accidents et la hausse du parc automobile. Mais, il y a eu des accidents très graves qui ont maintenu le seuil de sinistrabilité équivalent, à 2015, a-t-il expliqué», ajoutant qu'il y a eu une baisse de 18% du nombre d'accidents au 1er semestre 2016. Mais il y a eu, relève t-il, «de graves accidents qui ont maintenu à la hausse le seuil de mortalité.» Selon les données sur ces accidents, M. Naït El Hocine souligne que parmi les facteurs explicatifs, il y a «une forte implication des jeunes conducteurs». «5.102 conducteurs impliqués dans les accidents de la route ont entre 18 et 29 ans», a-t-il précisé, ajoutant que 35% des accidents ont été provoqués par des conducteurs de moins de 29 ans. Pis, «50% des conducteurs impliqués dans des accidents de la circulation ont des permis de conduire de moins de 2 ans et moins de 5 ans, ce qui nous renvoie à la formation et au durcissement des sanctions», estime-t-il. Au 1er semestre 2016, il y a eu 14.238 accidents, moins de 3.263 accidents ou une baisse de 8%, par rapport à la même période en 2015, selon M. Naït El Hocine. Par contre, durant cette période, il y a eu 1.919 morts, dans des accidents de la route. Quant aux accidents de la route par catégorie socioprofessionnelle, les conducteurs «sans profession» sont impliqués dans 3.356 sinistres, et ils constituent une proportion de 23,57%. Les accidents de la route font, en moyenne, depuis plusieurs années, 4.000 morts, en Algérie, et l'ardoise est «salée»: environ 100 milliards de dinars, avait expliqué, début juin dernier, le ministre de l'Intérieur Nouredine Bedoui, devant les sénateurs. En 2014, les assureurs ont payé quelque 400 millions d'euros, soit 44,8 milliards de dinars pour les remboursements de sinistres automobiles. Outre une hausse des amendes relatives aux accidents de la route, plusieurs dispositions ont été prises par les pouvoirs publics pour sécuriser les routes et réduire le nombre d'accidents, comme la suppression des ralentisseurs qui ne répondent pas aux normes, l'amélioration de l'état du réseau routier, l'exigence d'une qualité spéciale d'équipements de sécurité pour les véhicules importés, la généralisation du contrôle technique obligatoire des véhicules, ainsi que la dotation des services de sécurité d'appareils sophistiqués. Faut-il, dès lors, revoir le dispositif de surveillance et de contrôle ? Selon le premier responsable du Centre national de prévention et de sécurité routière, «le radar fixe va sécuriser les routes avec un système de sanctions automatisé», avant de relever que «le niveau de performances de sécurité routière est lié aux moyens de surveillance et de contrôle.» Il a également évoqué la loi portant révision du code de la route, qui sera soumise, prochainement, au Parlement, et qui porte notamment sur l'instauration du système du permis à points dont on parle, depuis plusieurs années, et l'abandon du retrait de permis, en cas d'infractions nécessitant cette extrémité. M. Naït El Hocine estime, en outre, qu'il faut revoir autant la formation dans les auto-écoles qui doivent être modernisées, car «on compte introduire le multimédia dans les auto-écoles»'. Sur l'efficacité, enfin, du Centre de prévention et de sécurité routière, il a admis qu'il «ne dispose pas, encore, des moyens humains et matériels pour pouvoir mener à bien ses missions en matière de communication, de formation et de contrôle.» |
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