Personne n'aurait admis que
l'équipe nationale ne fasse pas cavalier seul pour son
ultime match de qualification. Il n'y avait aucune pression sur les joueurs qui
ont composté avant l'heure le billet pour le Gabon. L'enceinte de Mustapha-Tchaker conserve sa réputation de stade fétiche, alors que
l'adversaire, disons-le objectivement, s'est avéré très limité. Les Verts ont
donc répondu à l'attente des fans et des téléspectateurs en corsant la note
avec six buts dont trois sur balles arrêtées. Quels enseignements peut-on tirer
de cette rencontre où il n'y avait pas photo entre les deux formations ? En
premier lieu, on retiendra l'écrasante supériorité des Algériens qui ont réduit
au rôle de comparses leurs malheureux adversaires. A tel point que M'bolhi a passé une soirée tranquille, sans être inquiété une
seule fois. Les gars du Lesotho ont obtenu deux corners seulement contre neuf
pour les Algériens. La possession du ballon ? Largement en faveur des Fennecs
qui ont développé un football collectif qui a fini par user leurs adversaires.
Finalement, à propos du onze entrant, Rajevac a opté pour la sécurité en alignant l'ossature
habituelle, hormis Brahimi, touché au moral par le
ratage de son transfert. Certes, cette option paraît logique pour une première,
où le technicien serbe ne connaît pas bien comme il faut les joueurs, mais, une
fois la victoire largement assurée, on aurait aimé qu'il lance plus tôt le
jeune Bennacer et qu'il donne plus de temps de jeu à
l'attaquant d'Anderlecht Hanni. Ce dernier est resté
sur le banc, tandis que l'espoir d'Arsenal n'a eu droit qu'à quelques minutes
où il a pu faire admirer toutefois son talent. Ceci dit, en prenant en
considération le faible niveau du Lesotho, les Fennecs auraient pu et dû
réaliser un score plus lourd. Sur les six buts, Slimani
n'en a inscrit aucun mais il fait une passe décisive à son compère Soudani. «Tous les joueurs voulaient marquer et c'est
difficile pour moi dans ce cas de figure», a argumenté l'ancien Belouizdadi, lequel a eu un petit accrochage verbal avec Boudebouz lors du pénalty en fin de première mi-temps. Et
pourtant, selon Rajevac un «classement» existe dans
ce genre de situation, le premier à tirer étant Ghoulam.
Sur le plan tactique, le système préféré du coach serbe à
été mis en place au départ, car, par la suite, il y a eu beaucoup d'animation
dans le jeu de l'EN en raison de la différence de niveau. On ne pourra juger ce
système que face à un adversaire difficile. Certes, une victoire est toujours
bonne à prendre car elle donne de la confiance, mais tout le monde, y compris
les joueurs, sait que les Camerounais sont d'une autre trempe que ceux du
Lesotho. En conséquence, il n'y a pas lieu de s'enflammer, mais il faut
continuer à persévérer dans cette voie avec le maximum de concentration. Les
objectifs exigés par la FAF et les fans sont de grande envergure en CAN et au
Mondial 2018. Pour la coupe d'Afrique ainsi que dans les éliminatoires de la
coupe du monde, les Fennecs seront très attendus car ils ont un statut acquis
qu'ils sont tenus de défendre. Sur le plan de l'effectif, le grand chantier de Rajevac sera de bâtir une défense solide car, au milieu et
en attaque, il n'a que l'embarras du choix. Il est certain que certains
collègues voudraient bien être à la place du Serbe qui a promis de donner de la
rigueur à l'équipe nationale. Aussi, on attend avec impatience le match face au
Cameroun le 03 octobre 2016, un test qui nous permettra d'y voir plus clair.