Le marché à bestiaux sera-t-il
plus clément en cet Aïd El Adha 2016 ? Telle est la
question que se posent beaucoup de citoyens. Selon les
premières informations recueillies çà et là, d'ailleurs souvent
contradictoires, sur la nature des prix du mouton du sacrifice rituel et ce, à
quelques jours de la fête, certains évoquent une baisse substantielle au marché
de Bir Mokkadem, l'un des
marchés à bestiaux les plus importants de la wilaya de Tébessa, sis dans une
région réputée pour son élevage ovin et destination privilégiée des maquignons
et d'une clientèle venant de plusieurs villes de l'Est du pays, Constantine,
Sétif, Skikda ou encore Annaba. Donc d'après les habitués de cet espace
commercial hebdomadaire, les prix sont plutôt à la baisse, un fléchissement
parait-il de 20% et plus, par rapport aux prix pratiqués l'année précédente.
Cette baisse est expliquée, d'après les connaisseurs, par les effets
dévastateurs de la sécheresse, qui pousse les éleveurs à vendre une partie de
leur cheptel, à cause de la cherté des fourrages, un quintal d'avoine est
proposé par des marchands spéculateurs à 2.800 DA et une meule de foin à 400
DA. Ainsi les éleveurs de Cheria, Bir
El Ater et El Ogla doivent
débourser plus pour acquérir les fourrages. Aussi, à Cheria,
autre fief de moutons, là on a aussi relevé une certaine baisse, des moutons au
prix moyen compris entre 22 et 35 mille DA pour une bête de 2 ans, une brebis à
moins de 25 mille DA. Cependant, cela s'explique également par la forte
concurrence de maquignons venus des wilayas limitrophes. Ainsi et surtout pour
les revendeurs occasionnels, cet effondrement soudain du marché ne les arrange
pas du tout. La question qui taraude l'esprit de certains chefs de famille
soucieux d'acheter le mouton de l'Aïd à un prix raisonnable est de savoir si
l'actuel prix sera le même à une semaine de l'évènement. Les dernières pluies
feront elles booster les prix vers le haut ? D'autre source au fait des marchés
à bestiaux disent le contraire, que le mouton ne cède pas et maintient son prix
de l'année écoulée, autrement dit à une valeur bien au-dessus du pouvoir
d'achat des moyennes bourses. Pour le moment, l'on a constaté le peu
d'engouement sur les marchés à bestiaux souvent caractérisés par l'anarchie, la
rumeur fait le reste. Autrefois, c'étaient les maladies transmissibles
affectant les bêtes qui faisaient chuter les prix. Et si certains continuent de
faire confiance au cousin du douar pour leur dénicher un mouton le moins cher
possible, d'autres attendent le dernier moment pour se décider. A noter que les
services de sécurité veillent au grain, concernant les cas de vol de bétail,
qui par hasard florissaient en cette période d'Aïd el Adha,
la race ovine fait aussi l'objet de contrebande auprès de réseaux de
trafiquants sévissant de part et d'autre des frontières. Qu'il baisse ou non,
le mouton de l'Aïd demeure toujours bien au-dessus des ressources financières
de la plupart des foyers algériens, peut-être que la charité et le bon cœur de
certains, en pareille occasion, viennent combler cette lacune, à travers un
élan de solidarité, à l'endroit des plus diminués.