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Comment
est-il possible que dans le pays d'augustes et vaillants personnages qui ont
marqué son histoire éternelle, nous soyons devenus un peuple exsangue, sans
repères, sans projet fédérateur, presque sans aucune épaisseur identitaire
et bien souvent à l'honneur bafoué et remis en cause ? La raison n'est-elle pas cette impunité, devenue une caractéristique dominante de «l'ADN» de notre société travestie, par ceux pourtant censés veiller à son épanouissement et à son bien-être, en gardiens, supposés garantir son honneur et ses valeurs ? Quel malheur que cette chose abominable qui a gangréné toutes les sphères de la vie publique au point où le délitement de l'esprit public s'est installé durablement au sommet de l'État et dans tous ses rouages. L'impunité et la mauvaise gouvernance sont donc devenues, les deux faces d'une même pièce. Elles engendrent à la fois crimes économiques et malversations financières. Mais comment se défaire de ces pratiques fallacieuses lorsqu'on sait que la mauvaise gouvernance et son corolaire la patrimonialisation de l'État et l'impunité qu'elle engendre à tous les niveaux de la pyramide sont à l'origine du non-respect de l'État de droit, et de la modification unilatérale des normes préexistantes par des gouvernants cherchant avant tout à rendre pérenne leur place au pouvoir et cela quel qu'en soit le prix? LA BONNE GOUVERNANCE : UNE GARANTIE POUR UNE PAIX SOCIALE DURABLE ! Ne faut-il pas finir par admettre raisonnablement, que la bonne gouvernance reste le seul antidote de l'impunité, en quelque sorte la colonne vertébrale de la démocratie, le gage d'une bonne croissance économique qui induit une redistribution équitable et incitative de ses fruits, et une garantie pour une paix sociale durable ? Même s'il apparaît que c'est là une évidence, force est de constater que cette pratique est devenue une victime collatérale de l'impunité qui est elle même, la sève nourricière de l'autocratie, du sous-développement, du marasme économique et social avec un impact néfaste sur les finances publiques de l'État, un manque à gagner qui altère le bon fonctionnement des services publics d'une manière générale, avec en prime, des atteintes préjudiciables à la moralisation de la vie publique et à l'image réelle de notre pays. L'on peut dire que l'impunité et la mauvaise gouvernance sont d'une même «filiation génétique» mortifère ; ce sont des concepts et des pratiques intimement liés qui ont été parmi le leitmotiv de mobilisation des insurgés du «printemps» tunisien par exemple, mais aussi dans certains pays arabes où les peuples ont marqué leur détermination à mettre fin à la confiscation de leurs libertés fondamentales, à la pauvreté, à la corruption et à l'impunité. Ignorer cette réalité, c'est considérer par méprise plus à tort qu'à raison, les gens comme des «ghachis», autrement dit une masse humaine inerte sans réflexe, sans ambition autre que de continuer à boire, à manger et à vivre aux crochets de l'État providence «Ad aeternam» ! C'est là bien sûr, une erreur grossière d'appréciation qui nous coûtera chère un jour, à trop s'y méprendre sur la nature humaine et sur ses capacités intrinsèques de patience, mais aussi, d'impatience et de révolte lorsque la situation vécue devient intenable et inacceptable ne plaise à Dieu ! Oui ! Il faut se dire que le cumul animosité capitalisé est tellement énorme, qu'il faut craindre le pire à trop vouloir tirer sur la corde. Alors ! Basta suis-je tenté de dire dans le prolongement de la complainte étouffée d'une large frange de notre société. Que nos gouvernants fassent attention à cette braise cachée par les cendres qui donnent l'illusion de jours tranquilles ! Oui ! Rien n'est plus comme avant ! Dans le monde d'aujourd'hui, la communauté internationale a élaboré des mécanismes, des outils tant législatifs que juridictionnels pour annihiler toute forme d'immunité et d'impunité afin d'éradiquer la violence politique et les crimes qui caractérisent les régimes oppressifs et dictatoriaux qui pour la plupart ont sacrifié à l'autel de la compromission, la souveraineté de leurs pays. DE BORIS ELSINE LE RUSSE ET DE KADHAFI LE LYBIEN ! À l'instar de bien d'autres pays, chez nous aussi, tout le monde sait que le plus grand mal qui ronge notre société reste la corruption, parce que favorisée et encouragée par l'impunité, cette pieuvre tentaculaire omniprésente dans tous les rouages de l'État, dans les mœurs de la gestion administrative, politique, économique et commerciale. Face à ce phénomène complexe à géométrie variable, la bonne gouvernance et la lutte contre l'impunité sont les seules à même d'assurer le fonctionnement et l'existence d'un vrai système démocratique et constituent par conséquent, le contre-pouvoir par excellence à toutes ces dérives. C'est pourquoi, plus que d'hommes forts, «Sbouâa» ? cette denrée devenue rare- à l'image d'un Poutine qui s'active admirablement à réhabiliter son pays, la Grande Russie, malgré un environnement des plus hostiles, l'Algérie a besoin plutôt d'institutions fortes pour éviter l'apparition de la «kleptocratie», stade ultime de la déchéance de l'État. Il s'agit là d'un gouvernement de voleurs : du grec kleptos, voleur et de kratos, pouvoir, autorité, observé sous le mandat de Boris Eltsine. Ce néologisme a été créé par l'écrivain et journaliste lauréat du «Prix Albert Londres» Patrick Meney pour désigner le gouvernement Russe de cette époque. La détention de position et le pouvoir discrétionnaire des agents publics a entrainé la quête continue de rentes encouragée par l'inefficience institutionnelle et la faiblesse des contre-pouvoirs, avec une presse non indépendante et non investigatrice, un pouvoir judiciaire domestiqué, déficient et une cour des Comptes démunie, si non sans prérogatives réelles. Des recettes importantes provenant de l'exploitation des matières premières «stratégiques» - pétrole, gaz, or?- constituaient la «cagnotte» d'un chef d'État alcoolique devenu l'objet de la risée de ses pairs occidentaux notamment, et ne sont pas prises en compte dans le budget de l'État. L'autre exemple est celui de notre voisin la Lybie, où Kadhafi, le «roi des rois d'Afrique» détenait lui aussi, une «arme de corruption massive» et d'influence sur le plan politique grâce aux revenus du pétrole ; il était devenu l'assurance tous risques des opposants et des dirigeants africains qu'il finançait depuis des années - 80 % du budget de l'Union africaine, parait-il- d'où leur silence et leur inertie. En personnage crédule trop confiant, il pensait disposait de l'immunité de la France, juste pour avoir financé la campagne électorale de Sarkozy. En guise de remerciement, ce dernier fût tout au contraire son bourreau, aidé en cela par le sioniste Bernard Henri Levy cet «intellectuel» imposteur, sans état d'âme qui roule pour Israël et son idéologie sioniste arrogante et colonisatrice ! Ce natif de Béni Saf - dont un de ses arrières grands-pères était le rabbin de Tlemcen, et son père André Lévy originaire de Mascara- était le mentor de Sarkozy qui a fait bombarder en toute impunité la Libye un État souverain, livrant la population aux milices islamiques, à l'anarchie et au chaos qui menace même nos régions frontalières et nos ressources énergétiques, si ce n'était la vigilance accrue et la détermination de nos forces armées qui veillent à l'intégrité et à la sécurisation de notre territoire. Rappelez-vous que c'est sous les conseils de ce faiseur d'opinions, en «maître des faussaires» comme le qualifie avec courage, le chercheur Pascal Boniface, Directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) que le Président français en protégé des lobbies sionistes et du conseil représentatif des institutions juives de France «CRIF», a lancé deux milliards d'euros sur les libyens, non pas pour les aider à se développer, mais sous la forme de bombes, de missiles et de roquettes. Et quand les combats cessent, «BHL» à la réputation surfaite de «poids lourd» de la vie médiatique et éditoriale française parce que profitant de sa proximité avec les puissants, alors que roulant pour le Likoud et l'extrême droite israélienne fasciste, anti-arabes et anti-musulmans est là, et pose en «guerrier» col blanc dans le look d'une «star» du jet-set, au milieu de soldats d'opérette, aux treillis bien repassés. Alors que les massacres continuent, il n'a jamais eu le moindre mot de compassion pour les civils que son délire a plongés dans le sang, le meurtre, et les exécutions confessionnelles. Pire, il récidive en Syrie en fantasmant sur le projet du «Grand Israël» qui le fait courir inlassablement? «Lahla irabhah, ould alhram !» Mais au fait, que sont devenus le Président du CNT, Mustafa Abdul-Jalil et le reste de sa «bande» affublés par BHL du titre pompeux et flatteur de «héros libyens» qu'il a conduit tel des «agneaux», chez son ami Sarkozy, à l'Élysée ? Quelle place réservera l'histoire de ce pays meurtri et profondément touché dans son intégrité à ces «collabos», quand les armes se seront tues un jour ? Oui ! Il faut-être frappé de cécité pour ne pas considérer que la bonne gouvernance est la voie la plus économique pour rétablir la quiétude des peuples souverains et la meilleure forme de lutte contre l'impunité des «gloutons» qui ont pris pour habitude le détournement de la chose publique en se mettant sous la protection lourdement facturée de pays puissants, supposés être «amis», au lieu de se mettre au service exclusif de leurs peuples et de leurs intérêts actuels et futurs, sans ingérence étrangère. QU'EN EST-IL CHEZ-NOUS ? Chez-nous, cette façon d'être chez des gens sans éducation ni culture, trouve aussi son origine dans l'accaparement et la patrimonialisation de la chose publique qui a pris beaucoup plus d'ampleur à partir des années 80 avec l'arrivée des néo-libéraux ce pur produit «arabica» du FMI et de la banque mondiale, sous prétexte d'une restructuration de l'économie plébiscitée par les adeptes de l'économie de bazar du «yadjouz» et de «la yadjouz». C'était l'époque des expressions «khali ennas tekhdem», devenue dans la réalité quotidienne «khali ennas tasreq» ou de «b'ni waskout» amplifiée durant les années 90, par l'accaparement et le lotissement des meilleures terres agricoles périurbaines, des zones d'expansion touristiques, des zones inondables et des terres du domaine forestier. L'injustice et l'impunité ont tétanisé les forces productives de la nation. Le «cogito ergosum» cartésien : «Je pense, donc je suis», est violemment défié par le «je triche, je mange, donc je suis» devenue la devise et le leitmotiv de toute action de la vie politique, économique, sociale et culturelle de notre pays? Oui ! La part du bien est devenue si minuscule, qu'il est difficile de croire que l'être humain dispose réellement d'un capital de 300 milliards de neurones ! C'est dire que la gloutonnerie et la bêtise humaine ont rendu le cerveau dans un état alarmant de véritable jachère. L'impunité, le plus capital de nos pêchés capitaux, est devenue cette main invisible qui fait mouvoir toute la société. Elle est le malheur de nos malheurs? C'est la plus macabre manifestation de l'injustice et est devenue, l'obstacle majeur sur la voie de l'Algérie vers le progrès et le bien-être. Dans un pays où l'impunité est souvent la règle, et le respect de la loi l'exception depuis les années 80, l'autorité en charge du tourisme nous dit aujourd'hui, qu'elle va enquêter sur les atteintes portées au foncier dans les ZET, comme si cela venait de ce produire ! Que l'on sache, que c'est là plutôt, une sédimentation d'atteintes portées par couches successives au domaine maritime au su et vu de tout le monde, avec la complicité de commis de l'État véreux ! Tel est le cas dans toutes les Wilaya littorales d'Ouest en Est, où des lotissements et des «villas containers» hideuses ont été érigés par des «bagarra» en lieu et place de complexes touristiques et autres équipements structurants et attractifs nécessaires à la promotion du tourisme balnéaire. Alors ! Que faire ? Comment réhabiliter la cohérence urbanistique pas uniquement qu'au niveau des ZET ? Oui ! L'impunité revient chère au pays qui portera durablement les stigmates de l'anarchie urbaine, conséquence fatale de la politique ultralibérale des années 80, de la décennie noire, du laxisme des commis de l'État véreux et incompétents et de la boulimie des prédateurs qui portent atteinte au patrimoine de la collectivité nationale en toute impunité, parce que disposant de soutiens et d'appuis dans les plus hautes sphères de l'État. L'autre exemple est celui du sport toutes disciplines confondues, à commencer par le «foot» qui draine une autre faune de rentiers inamovibles disposant de budgets faramineux gérés dans l'opacité la plus totale. C'est dans ce contexte des plus défavorables que nous avions eu à vivre la débâcle olympique dénoncée par certains athlètes? C'est dire que nos institutions sportives sont devenues de véritables associations gloutonnes? Triste Algérie, que celle qui nous est offerte en spectacle avec une dépense inutile en prime pour gaver une faune de profiteurs vivant de la rapine au détriment de nos athlètes abandonnés semble t-il à leur sort et sans soutien ! L'essentiel étant que ceux chargés leur faciliter l'accès au podium, voyagent avec leurs proches et amis. Nous avions appris que notre champion Makhloufi, en homme d'honneur, ce digne fils de l'Algérie éternelle et fière symbolisée par l'esprit de la gagne, et non de la rapine, s'est pris totalement en charge, tout en apportant son soutien à ses camarades. Comme à son habitude, il nous a honoré et nous a rappelé qu'il est cette «hirondelle» pouvant faire à elle seule le printemps. Oui ! l'Algérie n'est pas faite que de profiteurs, de pistonnés et de rentiers prédateurs vivant aux crochets de la collectivité nationale qui est en droit d'exiger des comptes. Ces deux médailles sont surtout la victoire du labeur, de l'abnégation du travail continu et soutenu, et de l'excellence ! Une sacré revanche sur la médiocrité ambiante, bien que soutenue et couvée par le trésor public ! Cette satisfaction nous vient aussi du décathlonien Bouraâda, cet autre athlète qui a été accueilli en héros à son arrivée à l'aéroport Houari Boumediène ! Oui ! Le petit peuple d'en-dessous a su reconnaître les siens, loin des satisfécits éhontés d'officiels cherchant visiblement à cacher le soleil avec un tamis et surtout à préserver leurs places dans le cercle des prédateurs et rentiers incompétents! Le coup de gueule de Makhloufi et de Bouraâda a ce quelque chose de revigorant et de sain. Grâce à eux un vent de fraîcheur vient de souffler pour nous aider à supporter ce cynisme érigé en mode de gouvernance. Et pourtant ! Parions que rien ne sera fait ! Les amis seront toujours aux postes clés de commande, et personne du «clan sportif» ne sera inquiété. Alors nous comprenons très bien que cela ne puisse être suivi de sanctions, et encore moins de démissions ! C'est que dans cette corporation on a appris à se serrer les coudes en laissant la vox populi verser son fiel, l'instant d'une bourrasque passagère ? Oui ! Chasse le naturel, il revient au galop, dit le proverbe ! L'impunité est cet élément congénital de la mauvaise gouvernance et si c'est ainsi, l'État de droit ne semble pas être la priorité de l'heure, tant qu'il y a encore quelque chose à accaparer sans contrepartie de travail et de compétences et sans rendre compte à quiconque ! C'est dire que les vautours se sont invités à la table sur laquelle se trouve la «dépouille Algérie» pour faire «ripaille» à huis clos en cercle fermé ! Il est à croire que le choix des hommes et des femmes sur la base de critères de probité et de compétence n'est pas pour l'instant dans les projets des différentes fédérations ! Pauvre de nous disent à l'unisson les gens dignes et honnêtes, sans parvenir pourtant à faire bouger les lignes et à renverser l'ordre des choses ! Comble du ridicule, au lieu de démissionner comme le font les gens d'honneur sous d'autres cieux après avoir fait sereinement leur mea-culpa sur la base d'un bilan rendu public, les officiels poussent par outrecuidance, le culot de dire, que l'Algérie a occupé la place honorable de 62ème ex-æquo avec la petite Irlande et avant le Maroc 78ème et la Tunisie 75ème, comparaison avec nos voisins oblige, comme par soulagement chez ces esprits coincés, à la vision courte et copieusement nourrie de relents démagogiques qui ne trompent plus personne ! Oui messieurs les adeptes du «kheir man walou» ! Sans les deux médailles de Makhloufi, nous aurions été dans le peloton des derniers ! C'est ahurissant qu'on puisse nous dire «que la participation algérienne à Rio est une réussite», à moins qu'on veuille parler du séjour de cette cour qui s'est vu offerte des vacances aux frais de la «princesse Algérie» sur les plages de sables fins de Copacabana et sous le ciel magnifique de la baie de Rio, cette superbe ville universellement connue. Pour tout le reste, l'explication est toute trouvée ! C'est le tirage au sort et l'arbitrage qui ont pénalisé nos boxeurs nous dit-on, là où on s'attendait à glaner quelques médailles ! *Professeur |
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