Selon le site
du portail d'information libyen « Bawabet al-Wasat », l'Algérie aurait fini la première phase du mur de
sable de séparation sur ses frontières avec la Tunisie d'une longueur de 340 km
se prolongeant jusqu'aux confins de la wilaya de Tataouine, au sud-est de la
Tunisie. Une mesure sécuritaire qui participe à la surveillance de la région la
plus proche avec la Libye, vraisemblablement située dans le sud du «triangle
frontalier» partagé par les trois Etats. Citant des sources locales d'El Oued,
le site libyen précise que ce mur comprend un talus de sable haut renforcé par
une tranchée profonde, sans donner plus de détails. Pour le journal
électronique tunisien Chourouk ce mur s'étend d'El
Oued jusqu'au triangle frontalier. Sa hauteur et sa profondeur sont de 3 m et
14 postes d'observations y seront implantés, tout au long de ses 140 km. Cette
séparation aura pour objectif de surveiller les points de passage avec la Libye
considérée comme la principale source du trafic d'armes à travers la Tunisie.
Les différentes saisies d'armes de guerre dans la région d'El Oued en sont la
parfaite illustration avec la récupération de missiles sol-air ?Stinger' dans la région. Le site libyen rappelle que
l'Algérie a commencé à sécuriser ses frontières avec la Tunisie, en septembre
2015, en creusant des tranchées de séparation pour empêcher l'intrusion des
terroristes venus de la Libye ou encore de la Tunisie mais aussi pour freiner
l'essor de la contrebande. Depuis la chute du régime de Kadhafi et la multiplication
des factions armées en Libye, l'Algérie n'a cessé de renforcer ses troupes le
long de ses frontières sud-est. Les conséquences de cette construction seront
supportées par les milliers de familles frontalières vivant de la contrebande
de carburant et des produits alimentaires. Rappelons que Tunis a érigé le même
système dans la zone tampon de la frontière tuniso-libyenne. La barrière mesure
196 km de long, haute de 2 m. Le ministre tunisien de la Défense, Ferhat Horchani, avait indiqué que le mur de sable érigé, tout au
long de la frontière tuniso-libyenne reste «insuffisant» s'il n'est pas
consolidé avec la mise en place d'un système électronique de contrôle, dont la
réalisation est prévue dans le cadre de la coopération internationale. Sur ces
frontières ouest, l'Algérie a entamé la construction d'un mur en béton, le long
de la frontière marocaine. Fatigué de la passivité sinon de la complicité des
services de sécurité marocains, dans le trafic de drogue en direction du pays,
Alger a décidé de ne plus attendre et de passer à la vitesse supérieure quitte
à fâcher. Selon des médias marocains, le mur serait haut de 3,5 m et long de 5
km et court sur 100 km. Cette séparation en béton est située dans une région
considérée comme le point de passage principal des migrants subsahariens et de
la contrebande de carburant algérien. Ce mur peut-être perçu quelque part,
comme une réponse à la clôture grillagée construite à partir de 2014, par Rabat
sur 150 km, le long de la frontière avec l'Algérie. «Le Maroc construit un
grillage truffé de détecteurs électroniques pour se protéger contre les menaces
terroristes», avait fait savoir, à l'époque, le ministre de l'Intérieur,
Mohamed Hassad.
Auparavant,
l'Algérie avait creusé des tranchées de 70 km dans la wilaya de Tlemcen pour
juguler le trafic de carburant. Le verrouillage de la frontière algéro-marocaine par les éléments de l'ANP qui se sont
déployés en nombre et en moyens aux lieux de passage que les trafiquants
avaient l'habitude d'emprunter, en toute impunité avait permis de stopper cette
hémorragie.