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La
production du lait pasteurisé est frappée, une nouvelle fois, par des
dysfonctionnements. Les ménagères relèvent la commercialisation de lait de
mauvaise qualité sur le marché. C'est du lait léger et d'une mauvaise odeur,
ont-elles indiqué. «La qualité du lait en sachet est tellement médiocre que les
enfants refusent de le prendre », dira cette mère de famille. « Il s'agit d'une
odeur repoussante accompagnée d'un arrière-goût. Du coup, un lait impossible à
consommer », souligne- t-elle. S'ajoute à cette liste le lait qui tourne dans
des délais très courts. Défaut de fabrication ou non-respect de la chaîne de
froid et de conservation ? Producteurs et commerçants se renvoient la balle. Le
seul à en payer le prix est le citoyen. La mauvaise qualité de ce produit censé
être un aliment indispensable, selon la plupart des nutritionnistes, s'ajoute à la non disponibilité de cet aliment dans certains
quartiers de la ville.
A partir de ce constat la direction de Commerce, lance cette semaine, une enquête sur la production du lait en sachet, a annoncé sur les ondes de la radio locale, M. Mokadem chef de service auprès de la direction de Commerce. La campagne lancée en coordination avec l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et les services de l'Agriculture, va toucher toutes les unités de production du lait implantées à travers la wilaya, suite aux plaintes des consommateurs. Certains transformateurs utilisent la malice pour faire plus de gains. Ces derniers produisent du lait d'une qualité très médiocre, car la quantité de la poudre utilisée ne répond pas aux normes. Cette situation est due au non-respect des normes en matière de dosage en poudre de lait. La direction du Contrôle de la qualité et des prix (DCP) impose de mettre 112 g de poudre, au litre, comme il est indiqué dans le décret interministériel signé entre les ministères de l'Agriculture et du Commerce, en 2002, alors que l'Office national interprofessionnel de lait (Onil) calcule l'octroi de la poudre pour les laiteries sur la base de 103 g le litre. Selon d'autres sources, cette situation est due, aussi à l'utilisation par les producteurs, de la poudre de lait distribuée par l'Office national interprofessionnel, pour la production d'autres produits laitiers au lieu de celle du lait, ce qui est contraire à la réglementation qui stipule que cette poudre doit être utilisée exclusivement pour la production de lait en sachet et qui doit être vendu à 25 dinars. Cependant certains transformateurs ne respectent pas cette mesure. La facture d'importation de ce produit de première nécessité s'est élevée, en 2015, à 1,5 milliard de dollars pour une quantité de 330.000 tonnes. Tous ces éléments font de l'Algérie un des plus grands consommateurs de lait avec 4,5 milliards de litres annuellement. Il ne s'agit pas, aujourd'hui, de parler de la facture des importations que l'Etat ambitionne de réduire de 20%, mais plutôt de la qualité du lait, notamment en sachet, destiné à la consommation directe. Si les plus fortunés optent pour le lait en poudre, hors de portée des petites bourses, les ménages à faible revenu et les consommateurs, fuyant la mauvaise qualité du lait en sachet, vont vers les vendeurs qui proposent du lait de vache cru, du petit lait, du lait caillé, du beurre salé et du fromage traditionnel. Mais ces vendeurs proposent du lait sans pasteurisation. La pasteurisation tue les micro-organismes pathogènes responsables de maladies, tout en conservant les propriétés nutritives du lait. Et bien que la réglementation exige que le lait vendu soit pasteurisé, les magasins qui proposent du lait de vache cru poussent comme des champignons, à Oran et notamment dans les quartiers populaires, sans aucun contrôle et sans se soucier de la santé du consommateur. Encouragés par les éleveurs qui, au lieu de remettre leur production aux unités de transformation, proposent le lait, directement, aux vendeurs, ces derniers écoulent leur marchandise, sans aucun contrôle et sans se soucier de la santé du consommateur. Les bactéries du lait non pasteurisé peuvent entraîner de graves problèmes de santé, comme de la brucellose, la fièvre, des vomissements, de la diarrhée, une insuffisance rénale potentiellement mortelle, des fausses couches, voire la mort. Les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées sont, particulièrement exposées à ce risque. |
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