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Dévaluation du dinar: Vers une augmentation des prix des médicaments ?

par Mokhtaria Bensaâd

Si le marché du médicament connaît, ces derniers mois, une stabilité sur le plan de la disponibilité des produits, à des exceptions près, il fait face, actuellement, au problème de l'autosuffisance et d'une probable augmentation des prix.

Selon les chiffres officiels de 2015, la production nationale représente 45%, en valeur sur le marché local et 55% en volume. Des taux, selon le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), M. Belambri, qui demandent encore des efforts, en comparaison avec les pays voisins et du Moyen-Orient comme le Maroc, la Tunisie et la Jordanie qui assurent entre 70 et 80% d'autosuffisance en matière de médicament. L'Algérie n'en n'est pas encore à ce stade mais a mis sur rail beaucoup de projets d'investissement dans le secteur pour, nous confie le représentant du SNAPO, encourager la production du médicament. 120 projets, dans ce sens, devraient voir le jour dans quelques années pour renforcer la production locale, assurée jusque-là par les 78 unités de production seulement.

Mais pour concrétiser tous ces projets et conforter cette politique d'investissement dans la production du médicament, il est, tout à fait, normal que les producteurs demandent une aide pour rester dans les coûts de production, estime notre interlocuteur étant donné que «tous les produits de consommation ont augmenté, sans oublier la dévaluation du dinar et la production du médicament qui reste liée au salaire, au transport, au marché international et à la matière première ». Des paramètres qui rentrent en jeu dans le marché du médicament et qui ne laissent pas le choix entre le maintien des prix, l'augmentation ou même la baisse si de l'autre côté, on parle d'encourager la production nationale.

Pour rappel, le président de l'UNOP, M. Abdelouahab Kerrar, avait tiré la sonnette d'alarme, sur l'urgence de la révision des prix des médicaments, en déclarant, «avec l'inflation qui a touché les coûts salariaux et les coûts des intrants, et avec les retombées négatives des fluctuations du taux de change du dinar, ce gel de nos prix équivaut à une mise à mort programmée de la production nationale».

Pour le président du SNAPO, «il est important de préserver cette industrie pharmaceutique et il est, tout à fait, normal que les producteurs veulent que les prix soient revus à la hausse.

Sur la disponibilité des médicaments, M. Belambri rassure que la situation s'est beaucoup améliorée depuis que le dossier est géré par la commission composée des représentants du ministère de la Santé, des importateurs et des producteurs. «Lorsqu'il y a des perturbations dans le marché du médicament, elles ne durent que quelques semaines maintenant pour des raisons liées à des ruptures à cause de problèmes sur le marché international», a expliqué M. Belambri.