Plus
d'une cinquantaine d'habitations désaffectées, après les opérations de
relogement, ont été démolies par les services de l'APC, apprend-on de sources
proches de la commune. Ces dernières indiquent que d'autres habitations sont
programmées à la démolition mais l'opération bute sur le problème des
propriétaires de locaux commerciaux situés au niveau des rez-de-chaussée. Notre
source indique que pour parer à ce problème, le wali d'Oran avait mis en place
une commission pour l'entame d'une enquête dans la perspective d'une
indemnisation de ces commerçants. « Un rapport détaillé a été établi par la
commission et remis à la wilaya, assure notre interlocuteur. Ce dernier
signale, à l'occasion, que de nombreux commerçants, notamment au niveau des
quartiers de M'dina J'dida et St Antoine, refusent de
quitter leur commerce, et partant entravent l'opération de démolition. Ces
opérations s'inscrivent dans le cadre de l'application des dernières instructions
du wali visant à éviter tout nouveau squat de ces immeubles et la récupération
des assiettes foncières pour la projection de projets d'utilité publique. Nos
sources indiquent que ces édifices font partie de quelque 200 immeubles
désaffectés programmés à la démolition. D'autre part, en parallèle aux
démolitions, nos interlocuteurs indiquent que les services de la wilaya ont
décidé de restaurer 24 immeubles sur un total de 66, vétustes, au quartier Sidi
El-Houari et ce, après le relogement, il y a quelques semaines, de leurs
occupants au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24
immeubles devant faire l'objet de réhabilitation présentent des aspects
architecturaux et historiques et seront donc préservés. Le reste, soit plus
d'une quarantaine, sera démoli. Considérant le caractère historique du quartier
de Sidi El-Houari, classé «secteur sauvegardé» en vertu d'un décret exécutif du
22 janvier 2015, les services de la wilaya d'Oran ont décidé de prendre toutes
les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur
historique et architecturale. Des mesures ont été également prises pour
empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants. Les services
de la wilaya avaient mis en place trois groupes de travail composés chacun de techniciens
de la direction de la culture spécialisés dans les aspects culturels et
historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des
constructions (CTC), de la direction de l'urbanisme et de la construction et de
l'APC d'Oran. Les membres de cette commission, au terme de sorties sur le
terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés «ne présentent
aucune valeur historique ou culturelle et menacent d'effondrement». Ils ont
préconisé leur démolition pour éviter tout danger. Les immeubles à sauvegarder
seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités
dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés à l'OPGI,
Algérie Télécom, le Barreau d'Oran, l'Ordre des architectes et le Syndicat des
pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué au niveau de la wilaya. Dans ce même
contexte, un groupe d'une vingtaine d'architectes d'Oran ont lancé un appel
pour la sécurisation de tout le périmètre du secteur sauvegardé de Sidi
El-Houari contre les atteintes de toutes sortes, notamment le pillage de
matériaux, le démontage et la récupération des matériaux de valeur et les
vandalismes multiples.