
Il était temps de prendre une telle
mesure face à la recrudescence du phénomène d'enlèvement d'enfants, en Algérie.
Depuis hier et sur instruction des services du Premier ministre Abdelmalek Sellal, un dispositif national d'alerte sera déclenché, à
chaque fois qu'un cas de rapt et/ou de disparition d'enfant est signalé, dans
l'une des wilayas du pays. Plusieurs ministères, corps de sécurité et
organismes publics ont été rendus destinataires de cette instruction, afin d'y
adhérer, chacun dans le volet qui le concerne, pour que tout rapt et/ou de
disparition d'enfant soit pris en charge, avec célérité et surtout de façon
immédiate afin que celui-ci soit retrouvé sain et sauf, car les premières
heures qui suivent un rapt ou une disparition sont déterminantes. La pression
des associations et organisations civiles, activant dans le domaine de
l'enfance, semble apporter ses fruits en amenant le gouvernement à mettre en
place un tel dispositif, après plus d'un millier de cas de rapts d'enfants
enregistrés durant ces dix dernières années, en Algérie, selon les statistiques
de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de
la recherche (FOREM). L'épisode de la défunte petite Nihal
Si Mohand a été à l'origine de l'aboutissement du travail mené par un groupe de
spécialistes issus des différents secteurs sous l'égide du ministère de la
Justice. Même si les moyens déployés à l'occasion de ce drame étaient
conséquents, des lacunes résultant de l'absence de coordination entre
différents intervenants, dans ce dossier, étaient visibles tout au long de la
gestion des recherches et des investigations pour retrouver la petite Nihal. Et face à ces lacunes, des voix se sont élevées, ici
et là, pour demander l'application de la peine de mort à l'égard des auteurs de
rapt, de viol et d'assassinat d'enfants. Une mesure qui ne servira qu'à gérer
l'après drame et non augmenter les chances de retrouver la victime saine et
sauve. Le gouvernement acculé par ces appels a décidé ainsi de riposter par la
mise en place de ce plan dont le principal but est de garder plus de chances en
faveur d'un dénouement heureux d'un quelconque cas de rapt ou de disparition
d'enfants.
Le plan en question est
détaillé dans un schéma joint à l'instruction qui définit le rôle de chaque
institution de l'Etat en la matière. L'instruction de Sellal
précise que «sous la direction du procureur de la République de céans, tous les
organismes publics concernés (médias publics dans leur ensemble, supports
publicitaires, opérateurs de téléphonie mobile, ports, aéroports, gares...)
seront, ainsi, sollicités pour relayer l'alerte dans une synergie préétablie, à
l'effet de concourir à retrouver l'enfant en danger en vie, dans les meilleurs
délais possibles». Le Premier ministre a chargé, à cet effet, chacun dans la
sphère de ses compétences, de «veiller personnellement à mettre en place ledit
plan d'alerte, avec la célérité et la rigueur exigées par l'importance de cette
question, de concert avec les instances judiciaires concernées».