Décision
non étudiée, affrontements et échauffourées, risques de graves dérapages, les
mots alarmants ne suffisent pas pour décrire la situation dans les stades après
le retrait de la police. Immédiatement, des comités de supporters et des présidents
de club lancent des SOS à la DGSN pour continuer à assurer la sécurité dans les
stades. Les médias suivent la tendance et se mettent à répercuter ces sonnettes
d'alarme : sans la police dans les stades, c'est le chaos qui guette les
différents championnats. Des exemples concrets sont même donnés lors de ce
début de championnat, pas très réconfortants quant à la poursuite des joutes
footballistiques transformées en arènes de combats. Des supporters qui
envahissent les terrains, des agressions, des vols, des affrontements au sein
des spectateurs, pas forcément de galeries différentes, les nouvelles qui
arrivent des stades sont réellement très inquiétantes. Mais que faire ? Mettre
tout sur le dos de la police qui s'est retirée «brutalement» des stades, sans
crier gare et sans donner le temps aux clubs de se préparer à cette
éventualité, comme on le laisse entendre par-ci et par-là ? Pourtant, il faut
en convenir que le mal ne vient pas de ce retrait de la police des stades. Il
est plus profond. Et le recours à un traitement de choc pour remédier à la
situation s'avère plus qu'indispensable. Soit, le retrait de la police des
stades, comme n'a cessé de le vulgariser la DGSN durant ces deux dernières
années. Oui, la DGSN n'a pas lésiné sur les moyens pour organiser des
rencontres régionales à travers le pays, en présence des présidents de club et
de comités de supporters, pour débattre de cette décision qui concerne le
retrait de la police des stades. La DGSN a largement sensibilisé les premiers
concernés, les présidents de club et les comités de supporters, sur cette
question. Faut-il en apporter le témoignage, ici, la DGSN a proposé aux
présidents de club de prendre en charge, gratuitement, la formation des stadiers qui lui seront présentés par les clubs. Que faut-il
en plus ? La police a d'autres missions de sécurité qu'elle doit assurer, hors
des stades, répétaient les officiers-conférenciers lors des rencontres
régionales organisées par la DGSN devant un parterre de présidents de club et
de comités de supporters. La défaillance est bien celle des clubs et des
comités de supporters. Faut-il en témoigner, encore, certains présidents de
clubs et de comités de supporters n'ont pas manqué, lors de ces rencontres
régionales, d'étaler leurs appréhensions face à cette décision de retrait de la
police des stades, et n'ont pas manqué de faire
objection publiquement quant au recours à cette éventualité, estimant qu'il est
impossible de gérer la foule sans l'aide de la police. Aveu d'impuissance
clair, net et précis. Personne ne semble avoir la moindre influence sur ses
troupes.
Il faut
mettre la main à la poche, recruter des professionnels, quitte à engager des
contrats avec des sociétés spécialisées. Car, il ne faut plus compter sur la
police pour maintenir l'ordre à l'intérieur des stades. C'est une référence
internationale. Enfin, notons que des policiers en civil sont toujours déployés
dans les stades. Ils n'interviennent que dans des circonstances précises, mais
ils sont là, pour superviser et suivre le déroulement des rencontres sans la
présence policière. Il ne fallait pas imaginer autre chose, l'apprentissage
sera long, mais l'ordre finira bien par régner dans les stades, si les
supporters veulent éviter les huis clos et s'ils tiennent vraiment à ce que le
championnat se poursuive jusqu'à sa fin.