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Les
habitants du quartier populaire Médioni, habitant à
la rue Benouda Lahouari,
sont passés hier à une vitesse supérieure en tenant un sit-in au niveau du bd
de l'ANP, à quelques mètres du siège de la Sûreté de wilaya, et bloquant ainsi
le passage du tramway pendant près d'une demi-heure. Le recours à cette action
de protestation intervient après l'effondrement partiel qui a touché leurs
habitations à cause des travaux de construction de trois immeubles par un
promoteur immobilier. Ces familles ont décidé de sortir à la rue et manifester
leur colère contre le non-respect du promoteur immobilier des mesures de
protection des habitations mitoyennes en cas de construction. Le sit-in n'a pas
duré longtemps puisque les forces de l'ordre sont intervenues pour éviter la
perturbation de la circulation et ont réussi à calmer les esprits. Une
délégation composée des représentants des familles «sinistrées» a été conduite
à la wilaya pour être reçue par le chef de cabinet et exposer leur problème.
Dans l'après-midi, la délégation devait se réunir avec le secrétaire général de
la wilaya.
Pour demander réparation et indemnisation pour les dégâts causés à leurs habitations, les familles comptent ester en justice le promoteur et la désignation d'un avocat pour défendre leurs droits. Les fondations des habitations ont été déstabilisées et les familles redoutent d'autres effondrements plus dramatiques. En attendant que la justice tranche dans cette affaire, les représentants des familles ont été informés par les responsables de la wilaya que les travaux du promoteur ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre. Rappelons que l'effondrement a eu lieu vendredi dernier vers 4h du matin. Des murs entiers ont cédé et d'autres ont été fissurés. Le promoteur immobilier a été sommé de construire un mur de soutènement afin d'éviter tout incident aux habitations mitoyennes. Chose qui n'a pas été respectée et qui a eu des conséquences graves menaçant actuellement la vie de près d'une dizaine de familles dont les maisons sont situées tout le long du chantier. Vendredi, des pièces entières ont été dépourvues de leurs murs laissant une vue libre sur les chantiers des trois immeubles. A l'intérieur des habitations, le risque d'effondrement est omniprésent à cause des fissures des murs et escaliers et déplacement des piliers. Rien ne tient sur de solides fondations. La moindre secousse risque de mettre toutes ces habitations en ruine. En réalité, elles sont six familles qui ont vu leurs maisons profondément touchées suite aux travaux entrepris pour la réalisation d'un projet de logements promotionnels à proximité de leurs habitations. Selon un des représentants de ces familles, «le danger nous guette depuis plus d'une année à cause des travaux. Nous vivons constamment avec les secousses provoquées par les vibrations des engins. Nos maisons ne tiennent plus du fait que le mur de soutènement que devait réaliser le promoteur immobilier n'a pas été fait. Conséquences, nos habitations tombent en ruine et nous sommes en réel danger de mort». Malgré les nombreuses protestations des familles dans la rue, ces habitants sont livrés à leur sort. «Les éléments de la protection civile se sont déplacés sur les lieux pour constater les dégâts mais sans suite. Nous ne savons plus où donner de la tête. Nous avons peur que tout s'écroule d'un moment à l'autre», assure l'un des sinistrés. Outre les habitations menacées, les habitants du quartier ont tenu à signaler qu'une partie de l'artère située entre l'hôtel de police et le chantier a connu des affaissements à certains endroits. |
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