Il
était 4h du matin lorsque trois familles, habitant le quartier populaire de Médiouni, à la rue Benouda Lahouari, se sont réveillées, vendredi dernier, sur le
bruit de l'effondrement des murs de leurs habitations. «Au début, on a cru à un
tremblement de terre mais après vérification, il s'est avéré que les murs de
trois pièces ont cédé sous l'effet des travaux du chantier, du projet de trois
immeubles de promotion immobilière qui est mitoyen aux habitations», assure un
des habitants des lieux. Effrayées et terrifiées par l'effondrement en pleine
nuit, les trois familles ont quitté leurs habitations pour s'installer dehors
craignant que le reste des habitations ne s'effondre, mettant leur vie en
danger. Sur les lieux, nous avons pu constater les dégâts causés. Des pièces
entières ont été dépourvues de leurs murs laissant une vue libre sur les
chantiers des trois immeubles. A l'intérieur des habitations, le risque
d'effondrement est omniprésent à cause des fissures des murs et escaliers et
déplacement des piliers. Rien ne tient sur de solides fondations. La moindre
secousse risque de mettre toutes ces habitations en ruine. En réalité, elles
sont six familles qui ont vu leurs maisons profondément touchées suite aux
travaux entrepris pour la réalisation d'un projet de logements promotionnels a proximité de leurs habitations. Selon un des
représentants de ces familles, «le danger nous guette depuis plus d'une année à
cause des travaux. Nous vivons constamment avec les secousses provoquées par
les vibrations des engins. Nos maisons ne tiennent plus du fait que le mur de
soutènement que devait réaliser le promoteur immobilier n'a pas été fait.
Conséquences, nos habitations tombent en ruine et nous nous sommes en réel
danger de mort». Une mère de famille qui a dû quitter sa maison pour rester à
l'abri de tout incident, nous dira, «j'étais dans la pièce où le mur s'est
effondré. Nous nous sommes réveillés à 4h du matin, effrayés et quand nous nous
sommes plaints aux responsables, ils nous ont dit de recourir à un avocat pour
nous défendre». Malgré les nombreuses protestations des familles dans la rue,
ces habitants sont livrés à leur sort. Le représentant de ces familles a
souligné que «la wali a ordonné au promoteur immobilier de construire un mur de
soutènement avant le lancement des travaux mais rien n'a été fait jusqu'à
maintenant. Les éléments de la protection civile se sont déplacés sur les lieux
pour constater les dégâts mais sans suite. Nous ne savons plus où donner de la
tête. Nous avons peur que tout s'écroule, d'un moment à l'autre». Outre les
habitations menacées, les habitants du quartier ont tenu à signaler qu'une
partie de l'artère située entre l'hôtel de police et le chantier a connu des
affaissements à certains endroits. Signalons enfin, et selon les représentants
des familles, le wali d'Oran aurait ordonné au promoteur d'arrêter les travaux
en attendant l'envoi d'une commission, sur place, pour un constat de visu. En
attendant, les familles « sinistrées » sont contraintes de passer leurs nuits
chez des voisins ou à la belle étoile.