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Le
président turc Recep Tayyip
Erdogan a estimé dimanche que le groupe Etat
islamique était «probablement» l'auteur d'un attentat qui a fait au moins 50
morts lors d'un mariage à Gaziantep (sud-est), le plus meurtrier cette année en
Turquie. «Le nombre de personnes tuées dans cet attentat terroriste est
aujourd'hui de 50", a annoncé le gouverneur de cette province voisine de
la Syrie, Ali Yerlikaya, actualisant un précédent
bilan de 30 morts. L'attentat, probablement une attaque suicide, a visé samedi
soir un mariage dans cette ville du sud-est de la Turquie proche de la
frontière syrienne auquel assistaient de nombreux Kurdes. «Après cette affreuse
attaque terroriste, nous souhaitons la miséricorde aux morts, la patience aux
familles endeuillées et un rapide rétablissement aux blessés», a dit le gouverneur,
sans en préciser le nombre mais qui est proche d'une centaine.
Dans un communiqué, le président Erdogan a dit ne faire «aucune différence» entre le prédicateur en exil Fethullah Gülen, qu'il accuse d'avoir ourdi le coup d'Etat raté du 15 juillet, les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupe jihadiste EI, «probable auteur de l'attentat de Gaziantep». «Notre pays, notre nation ne peuvent que réitérer un seul et même message à ceux qui nous attaquent: vous échouerez!», a-t-il encore écrit. Un responsable turc a indiqué que le mariage «se déroulait en plein air» et dans un quartier du centre de Gaziantep à forte concentration kurde, ce qui renforce la piste d'un attentat jihadiste. Selon l'agence de presse Dogan, les mariés étaient originaires de la région majoritairement kurde de Siirt, plus à l'est. Le quotidien Hurriyet a indiqué qu'ils avaient été blessés et hospitalisés mais que leur vie n'était pas en danger. D'après l'agence, un kamikaze s'est mêlé aux invités - dont un grand nombre de femmes et d'enfants - avant d'actionner sa charge. Les forces de sécurité sont désormais à la recherche de deux personnes qui l'accompagnaient et se sont enfuies. Gulser Ates, une blessée, a raconté au Hurriyet que l'attaque avait eu lieu au moment où la fête se terminait. «Nous étions assis sur des chaises, je discutais avec un de mes voisins. Il est mort, il s'est effondré sur moi durant l'explosion. S'il n'était pas tombé sur moi, je serais morte», a-t-elle dit. Attaque «barbare» Le parti pro-kurde HDP a condamné l'attentat dans un email, affirmant que «beaucoup de Kurdes ont perdu la vie». M. Erdogan a jugé que les auteurs de l'attaque avaient pour objectif de semer la division entre les différents groupes ethniques vivant en Turquie. Nombre de jihadistes perçoivent les Kurdes comme des ennemis. En Syrie voisine, les milices kurdes sont en première ligne dans les combats contre l'EI. Les télévisions ont montré des ballets d'ambulances arrivant sur les lieux où des corps gisant au sol étaient recouverts de draps blancs. Des personnes sont arrivées sur place en brandissant le drapeau turc et criant «Le pays ne peut pas être divisé», mais d'autres ont tenté de leur arracher leurs drapeaux et la police a tiré en l'air pour les disperser. Comme pour chaque attentat majeur, les autorités turques ont interdit la diffusion d'images en direct par les télévisions et réseaux sociaux. Le vice-Premier ministre Mehmet Sismek, également député de Gaziantep, a jugé «barbare d'attaquer un mariage». «L'objectif de la terreur est d'effrayer les gens, mais nous n'accepterons pas cela», a-t-il dit à la télévision. Le sud-est et l'est de la Turquie ont été secoués en milieu de semaine par trois attentats qui ont fait 14 morts et ont été attribués par Ankara au PKK. La guérilla kurde semble, après une relative trêve à la suite du coup d'Etat manqué du 15 juillet, avoir repris une campagne intense d'attentats contre des cibles des forces de sécurité. Série d'attentats Gaziantep est devenue le point de passage de très nombreux réfugiés syriens fuyant la guerre qui dure depuis plus de 5 ans et demi dans leur pays. Mais la zone abriterait en dehors des réfugiés et des militants de l'opposition un nombre significatif de jihadistes. La Turquie est secouée depuis plus d'un an par une série d'attentats très meurtriers attribués à l'EI ou au PKK, notamment à Ankara et à Istanbul, où l'aéroport Atatürk a été visé fin juin lors d'un attentat attribué à l'EI qui a fait au moins 47 morts. L'explosion de Gaziantep survient alors que le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé samedi que la Turquie souhaitait jouer un rôle «plus actif» dans la solution de la crise en Syrie afin de «faire cesser le bain de sang». Ankara est également aujourd'hui, plus activement impliqué dans la lutte de la coalition menée par les Etats-Unis contre l'EI. |
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