La
viande blanche, particulièrement le poulet, connaît une nouvelle hausse record
ces derniers jours. Le kilogramme atteint les 400 dinars pour le poulet entier
et 460 dinars pour le poulet en détail. Les raisons de cette frénésie des prix
ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire,
à une baisse durant cette période de chaleurs. Les éleveurs justifient cette
hausse par la forte demande de la saison et la faiblesse de l'offre, surtout
après l'apparition de la maladie Newcastle dans plusieurs wilaya
du pays. Plusieurs milliers de poules pondeuses et de chair ont été décimées.
«Fort heureusement, cette épidémie qui ravage la production avicole locale n'a
aucun impact sur la santé humaine. L'unique impact sur le quotidien du
consommateur est la hausse des prix suite au manque de production», dira un
vendeur. Pour les commerçants, la demande croissante sur les viandes blanches à
cause des mariages a fait flamber les prix chez les producteurs. «En plus de la
saison qui n'est pas propice à l'élevage du poulet, la demande sur cette viande
explose en été, période durant laquelle les fêtes de mariage sont nombreuses.
La viande blanche est aussi très prisée par les vacanciers», dira un vendeur.
D'après lui, «certains éleveurs ont suspendu temporairement leur activité en
raison de la chaleur et l'appariation de la maladie
de Newcastle. La majorité d'entre eux ne dispose pas de système de
climatisation et d'aération, ce qui engendre des pertes en période de chaleurs.
Un poulet est prêt à être consommé lorsqu'il atteint 60 jours. Un poussin de 40
jours ne peut pas vivre dans un lieu où la température dépasse les 22 à 25
degrés maximum. Au-delà, il meurt automatiquement. Des mesures de prophylaxie
ont été prises pour faire face à cette maladie contagieuse qui commence à
inquiéter sérieusement les aviculteurs. L'inspection vétérinaire de la DSA
d'Oran a lancé un plan de prévention à l'adresse de toutes les coopératives
agricoles pour faire face à l'épidémie Newcastle. Les vétérinaires des services
agricoles d'Oran qui rassurent toutefois qu'aucun cas n'a été recensé jusqu'ici
ont lancé une grande opération de sensibilisation. Ce plan d'urgence est basé
sur un système de bio-sécurité qui s'appuie sur
l'hygiène et la prévention pour diminuer le taux des maladies infectieuses
entraînant la mort de la volaille et des pertes économiques. La maladie de
Newcastle, appelée communément peste aviaire, est due à un virus qui peut être
à l'origine d'épizooties redoutables capables de décimer des troupeaux entiers
en un temps très court. Le virus naturel est véhiculé par les oiseaux
migrateurs qui peuvent le transmettre aux troupeaux de volailles et, si les
pratiques avicoles ne sont pas saines, provoque des dégâts incommensurables.
D'autre part, pour les professionnels du secteur «il faut qu'il y ait une
stratégie claire pour arriver à vraiment réguler le marché. Celle-ci ne peut
être efficace que si on prend en compte les besoins réels de notre marché local
pour qu'on puisse, par voie de conséquence, organiser tous les maillons de la
production afin d'éviter tout dérèglement ou, écart démesuré en matière des
tarifs». Les aviculteurs dénoncent également le fait qu'ils sont livrés à
eux-mêmes en l'absence totale de planification pour la consommation et la
production. Même en cas de surplus de production, il n'existe pas de couloir ou
de dispositif pour absorber l'excédent de production à exporter ou à utiliser
pour réguler le marché en cas de pénurie ou de maladie, comme c'est le cas en
cette période.