En
dépit de toutes les lois les interdisant, les constructions illicites ne
semblent pas connaître de répit. Extensions illicites, édification sur des
terrasses des immeubles, squat de l'espace public prennent de plus en plus
d'ampleur. A Hay Es-sabah, Akid
Lotfi, Maraval, Aïn El Turck,
des habitants ne se cachent même pas pour procéder à des extensions illicites.
Il s'agit des travaux de modification et d'aménagement anarchiques, avec
parfois des conséquences sur la circulation des piétons. Souvent, ce sont des
extensions au rez-de-chaussée des immeubles. Le but de ces modifications est
évidemment de réaliser une terrasse, un garage ou carrément pour avoir un accès
individuel à son appartement. Des modifications, illégales, et qui se font sans
la moindre intervention des services concernés. Chacun tente de s'approprier
une parcelle, assuré que son voisin qui l'a déjà fait il y a quelques années,
n'a jamais été inquiété ! Et c'est la course d'occupants des rez-de-chaussée
pour confisquer les terrains alentours ou les concavités des immeubles pour y
construire garages ou cours. L'année passée, plusieurs dizaines d'extensions
illicites ont été démolies, notamment à Hay Essabah,
Hay Ennour et au niveau des communes de Bir El Djir, Mers El-Hadjadj et Gdyel. Dans un premier
temps, l'opération a concerné les cités récemment réalisées à Oran Est et
certaines communes où un nombre important de logements ont été réalisés. Des
espaces squattés aux rez-de-chaussée ont été démolis. Rappelons aussi que les
modifications apportées sur les façades principales, extensions illicites,
édification sur des terrasses d'immeubles, squat des terrains appartenant aux
services domaniaux constituent l'essentiel des infractions traitées par la
police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe) d'Oran.
Cette situation ne fait que s'aggraver malgré les mesures prises par les
autorités publiques et en particulier la loi 08/15 relative à la mise en
conformité des constructions. L'ultimatum adressé par le ministère de l'Habitat
pour la régularisation des constructions inachevées, dans le cadre de la mise
en œuvre des dispositions de cette loi, a expiré le 3 août dernier. L'objectif
de cette loi étant de mettre un terme à l'anarchie régnant dans le domaine, sur
les plans urbanistique, juridique et autres. Le ministère de l'Habitat, de
l'Urbanisme et de la Ville, a annoncé auparavant qu'il sera procédé à la
destruction de toutes les bâtisses non conformes aux normes urbanistiques si
leur situation n'est pas régularisée après expiration du délai de
régularisation. Le ministère compte multiplier ses efforts pour imposer le
respect des règles urbanistiques et améliorer le paysage des villes et villages
algériens.