Le dossier des
ressources en eau, notamment celles destinées à l'AEP, est-il si sérieux pour
qu'une commission ministérielle soit mandatée, dans la wilaya de Tébessa ? Sa
mission était « d'assister, d'aider et d'accompagner », a précisé le wali, au
cours d'une réunion d'information, en présence des responsables locaux du
secteur. Et d'ajouter « qu'il a soulevé récemment au ministre lui-même cette
préoccupation ». Ladite commission a donc séjourné à Tébessa pour prendre des
décisions qui s'imposent, en ce qui concerne l'alimentation en eau potable, en
premier. La 1ere opération est déjà effective depuis le début de ce mois
d'août, à savoir le transfert d'un apport supplémentaire de 5.000 m 3/jour, à
partir du barrage d'Aïn Dalia,
dans la wilaya de Souk Ahras. Et puis, le chef de
l'exécutif de la wilaya a évoqué le problème récurrent du désengagement de
certaines entreprises en charge de la réalisation et la réhabilitation des
réseaux dans plusieurs localités qui souffrent de déficit en AEP et ce, avant
même la réception des projets. Les entreprises ayant abandonné leurs
engagements seront sanctionnées, annonça M. Ali Bouguerra, par le retrait pur et simple de leur
qualification, 50% seulement des projets confiés à ces entreprises ont été mis
en service. Autre décision prise, le déficit en ressources hydriques est une
vérité, selon le wali, un déséquilibre entre demande exprimée et production, en
indiquant que la seule exploitation des eaux souterraines (forages) conduit
forcément au rabattement de la nappe, aggravée par une situation de sécheresse,
et l'absence des ressources complémentaires (barrages, bassins). La dotation
budgétaire complémentaire décidée par le ministère des Ressources en eau et de
l'Environnement, est destinée à des opérations de raccordements des forages
existants, un programme d'urgence pour la population du chef-lieu et des autres
localités les plus affectées, Cheria Bir el Ater, El Kouif ou encore Bir Mokkadem, avec en outre l'inscription de 16 nouveaux
forages, et le développement des puits déjà en service. Les déperditions sont
un autre phénomène causant des dégâts importants à ce titre et l'exemple
édifiant est la conduite principale alimentant la ville de Bir
El Ater (100 mille âmes), sur laquelle ont été
recensés pas moins de 52 piquages illicites ; conséquence, sur les 8.000
m3/jour transférés vers l'agglomération du sud, seulement 60% parviennent à
leurs usagers. Afin de combler ce manque en AEP, le wali a émis une proposition
d'importance au ministère des Ressources en eau ; concernant le futur barrage
en construction d'Oued Mellague, (180 millions/m 3)
de capacité de stockage, pour que l'eau de ce barrage soit réservée uniquement
aux besoins en AEP de la wilaya de Tébessa. A signaler que cet ouvrage
hydraulique était prévu initialement pour l'approvisionnement du complexe de
traitement et transformation du phosphate d'El Aouinet
et Oued Kebarrit. Aussi, avec en perspective le
forage de 2 puits albiens à Negrine, l'exploitation
du petit barrage de Saf Saf
Ouesra (6 millions m3) et l'augmentation des
capacités de stockage (réservoirs). Enfin, le wali a réitéré son intention pour
le renforcement du secteur de l'hydraulique par des compétences techniques pour
la gestion, car l'état des lieux l'exige. Reste à savoir si toutes ces mesures
d'exception seront bénéfiques, pour un citoyen parfois aux abois quand il
s'agit de s'approvisionner en eau à boire ?